La complainte de la courgette

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Photo L'Echo d'Algérie@

Sous d’autres cieux, les périodes de fêtes donnent lieu à de grandes braderies où les commerçants se livrent une concurrence féroce en cassant les prix pour attirer le maximum de clients. Chez nous, c’est l’exact contraire et les fêtes constituent l’occasion attendue et rêvée pour augmenter les prix et faire de gros bénéfices. Dans un marché dérégulé, chacun affiche les prix qu’il veut et, en fonction de la fête, des produits spécifiques voient leur coût doubler voire tripler. C’est le cas présentement de la courgette et de la tomate, très prisées pour garnir le couscous en cet Aïd El Adha. Comme les vêtements et les fruits secs qui deviennent inabordables à l’approche de l’Aïd El Fitr. Et le Mawlid qui voit flamber le prix du poulet, le Ramadhan, celui de la viande et comme de bien entendu, le mouton qui devient très cher en cette période malgré les grosses rumeurs le donnant à la portée des petites bourses. Ainsi les fêtes religieuses, sociales et nationales sont toujours prétextes à s’enrichir pour toute une faune de commerçants qui profitent de l’occasion pour s’enrichir, car c’est ce qui compte le plus, se faire le maximum d’argent en l’espace de si peu de jours. Mais d’où vient cette mentalité de margoulins en total décalage avec les préceptes de notre religion et de la morale ? Cette filouterie -et c’en est une- s’est surtout développée avec l’ultralibéralisme qui fait office de doctrine économique et qui est une invitée à la débrouillardise, c’est-à-dire à l’escroquerie pure et simple en l’absence de balises censés réguler et contrôler le marché. Pourtant les circuits sont facilement identifiables et il suffit de remonter la filière pour comprendre pourquoi subitement la courgette coûte 180 dinars le kilo au lieu de 50. C’est toute une chaine d’intermédiaires et de spéculateurs qui se donnent le mot pour assécher les circuits d’approvisionnement afin d’augmenter les prix des produits les plus demandés. Et l’Etat n’y peut rien.