Le film en images animées 3D « El Sakia » du réalisateur Naoufel Klach, relatant les évènements sanglants de Sakiet Sidi Youcef qui ont fait des dizaines de martyrs algériens et tunisiens, a été projeté en avant-première, samedi à Alger, en présence du ministre des Moudjahidine et des Ayant-droits, Laid Rebiga.
Cette nouvelle œuvre cinématographique qui dénonce les crimes barbares du colonisateur français, raconte l’histoire d’une famille algérienne de Souk-Ahras (extrême Est algérien), contrainte de se refugier dans un village tunisien sur les frontières avec l’Algérie.Après la défaite essuyée à la bataille de « Djebel El Ouasta » qui a eu lieu le 11 janvier 1958, l’occupant français décide de se venger des civils en bombardant le village tunisien de Sakiet Sidi Youcef sur la route entre Souk-Ahras et la ville d’El Kef (Tunisie) qui abritait de nombreux réfugiés algériens parmi les familles ayant fuit les affres coloniaux. Les avions français ont bombardé le village le 8 février de la même année faisant des dizaines de chouhada notamment des femmes et des enfants.Dans un cadre mêlant réalité et fiction, débute ce long métrage de 72 mn avec le refuge de la famille d’Ahmed, un moudjahid courageux qui a participé à la bataille de « Djebel El Ouasta », dans le village de Sakiet Sidi Youcef. Il s’agit de son épouse malade, son fils « Ammar » et de son beau-père, un vieillard, qui vivent dans une maison rurale et reçoivent l’aide et le soutien d’une famille tunisienne aux moyens modestes, dont le fils « Moncef » devient l’ami intime de « Ammar ».Les faits s’enchainent avec la mort du père de Ammar dans la bataille de « Djebel El Ouasta », et l’histoire prend fin avec des images illustrant le bombardement du village par des avions du colonisateur. Peu ont survécu à ce drame, dont le grand-père de Ammar et l’enfant tunisien Moncef, qui reviendront après l’indépendance en Algérie pour y vivre.En plus de mettre en lumière la solidarité et la cohésion entre les deux peuples frères, algérien et tunisien qui ont fait face ensemble à la machine de guerre française, liés par leur destin commun, le film met en exergue le combat des villageois qui ont subi les affres du colonialisme durant la guerre de libération.A l’issue de la projection, le ministre des Moudjahidine et Ayant-droits a déclaré que l’œuvre était « exceptionnelle et originale » et « s’inscrit dans le cadre de la sauvegarde de notre histoire et de la Mémoire nationale ». « Les évènements de Sakiet Sidi Youssef, où s’est mêlé le sang des Algériens et des Tunisiens, ont consolidé les relations entre les deux pays voisins », a-t-il rappelé. »C’est bien que les technologies modernes soient utilisées pour immortaliser ces faits, par des jeunes professionnels algériens », a souligné M. Rebiga, ajoutant que ce travail « ouvrira la voie à la réalisation de longs-métrages du même genre ». « C’est un domaine fertile pour l’investissement, d’autant qu’il répond aux aspirations des jeunes », a-t-il dit.Le ministre a souligné en outre la nécessité de mobiliser tous les moyens afin de transmettre le message des moudjahidine et des martyrs et de « renforcer l’esprit nationaliste et de sacrifice pour la patrie chez les enfants, les jeunes et les générations futures ».De son côté, le scénariste et producteur exécutif de cette œuvre, Tayeb Touhami a précisé qu’il s’agit « du premier film de guerre en images animées 3D au niveau national et arabe », ajoutant que ce long métrage « met en lumière la souffrance des enfants algériens qui étaient parmi les premières victimes du colonisateur barbare ».Le réalisateur Naoufel Klach a indiqué, pour sa part, que cette production en images 3D sur l’histoire de l’Algérie « s’inscrit également dans le cadre de la promotion de la réalisation de ce genre de films, un domaine où les jeunes algériens excellent aujourd’hui, et nous avons voulu, a-t-il dit, nous adresser à eux avec le langage de la technologie qu’ils comprennent parfaitement ». Et d’ajouter que « contrairement au film classique, le film en 3D requiert une maitrise des principes de ces nouvelles technologies ».Le film « El-Sakia », produit en 2024 par le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit avec la collaboration du ministère de la Culture et des Arts, a été projeté dans le cadre de la Journée mondiale de l’enfance célébrée le 1er juin de chaque année et auparavant, le 8 février dernier à Sakiet Sidi Youcef en commémoration de l’anniversaire de ces évènements tragiques, a précisé le réalisateur.
Abdelghani D / Ag