Bien que le secret de la jeunesse éternelle reste un mystère, les scientifiques s’intéressent de plus en plus à l’impact du mode de vie sur la longévité.
De nombreuses études récentes établissent un lien entre habitudes saines et espérance de vie. Une équipe de chercheurs chinois et écossais révèle maintenant qu’un mode de vie sain pourrait même compenser de mauvaises prédispositions génétiques. D’après une étude conjointe de l’école de médecine de l’université de Zhejiang en Chine et de l’université d’Edimbourg en Écosse, un mode de vie sain pourrait contrebalancer les effets négatifs de gènes associés à une durée de vie réduite, et ce à hauteur de plus de 60%. Menés auprès de plus de 350.000 adultes, ces travaux suggèrent qu’une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et l’absence de tabagisme peuvent prolonger la vie, même pour ceux ayant des prédispositions génétiques défavorables. Pour leurs recherches, les scientifiques ont analysé les données de 353.742 adultes recrutés via la UK Biobank entre 2006 et 2010, dont l’état de santé a été suivi jusqu’en 2021, ainsi que plusieurs études associées. Ils ont calculé les scores de risque polygénique pour évaluer la prédisposition génétique à vivre plus longtemps ou non, et un score associé à un mode de vie sain. Ce dernier intégrait notamment l’absence de tabagisme, une consommation modérée d’alcool, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil de qualité. Durant l’étude, plus de 24.000 participants sont décédés. Publiée dans la revue *BMJ Evidence-Based Medicine*, l’étude montre que les participants génétiquement prédisposés à une vie plus courte étaient 21% plus susceptibles de mourir prématurément que ceux génétiquement prédisposés à une vie plus longue, indépendamment de leur mode de vie. Malgré certaines limites, comme l’évaluation unique du mode de vie et le manque de diversité des participants, ces travaux démontrent qu’un mode de vie sain peut compenser le risque génétique d’une espérance de vie réduite ou d’un décès prématuré à hauteur de plus de 60%.
Gagner cinq années de vie
Les chercheurs vont plus loin, estimant que les personnes avec un risque génétique élevé de durée de vie plus courte pourraient vivre environ 5,5 ans de plus à 40 ans grâce à un mode de vie sain. Cela implique que l’adoption d’habitudes saines dès le plus jeune âge est essentielle pour prolonger significativement l’espérance de vie. Parmi les habitudes particulièrement bénéfiques figurent l’absence de tabagisme, l’activité physique, un sommeil adéquat et une alimentation saine. Les auteurs de l’étude soulignent l’importance des politiques de santé publique visant à promouvoir des modes de vie sains. Ces politiques compléteraient efficacement les soins de santé conventionnels et atténueraient l’influence des facteurs génétiques sur la durée de vie humaine. En outre, les participants dont le mode de vie n’était pas sain étaient 78% plus susceptibles de mourir prématurément que ceux ayant adopté de bonnes habitudes, indépendamment de leurs prédispositions génétiques. En août dernier, une étude similaire menée auprès de plus de 700.000 personnes âgées de 40 à 99 ans a suggéré que l’intégration de huit habitudes saines dans son quotidien permettait de vivre en moyenne 24 ans de plus pour les hommes et 21 ans pour les femmes, par rapport à ceux n’en ayant adopté aucune. Ces habitudes incluent l’activité physique, le non-tabagisme, la gestion du stress, une alimentation équilibrée, une bonne hygiène de sommeil, une consommation modérée d’alcool, l’absence de dépendance aux opioïdes et des relations sociales positives.
Neila M