Circulation routière à Alger: Un nouveau système mis en place en septembre prochain souligne Ahmed Naït El Hocine

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En marge d’un séminaire autour de l’expérience espagnole en matière de promotion du partenariat public-privé dans le cadre de la prise en charge de différentes questions liées à la sécurité routière.

Le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), Ahmed Naït El Hocine a annoncé le déploiement d’un nouveau système de régulation routière dans la wilaya d’Alger sera mis en place en septembre prochain «Les études techniques ont été réalisées et nous allons procéder à la mise en place de tous les feux tricolores pour la régulation de la circulation routière dans la wilaya d’Alger», a indiqué ce responsable qui a précisé que ce nouveau système «doit intervenir dès la prochaine rentrée sociale». «c’est dans ce contexte, que le projet de jumelage institutionnel entre l’Algérie et l’Espagne pour améliorer la sécurité routière, «avance bien», et ce jumelage vise la mise en place à Alger d’un système intelligent de régulation routière qui va permettre une plus grande fluidité en matière de circulation routière» a-t-il expliqué. Ce projet de jumelage algéroespagnol, lancé en 2015 et financé par l’Union européenne (UE) dans le cadre du Programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE (P3A), vise principalement à juguler le phénomène des accidents de la route.

Ce programme de jumelage, d’une durée de deux ans, prévoit le renforcement des structures du CNPSR et de son rôle de coordination avec les intervenants concernés par cette problématique, à savoir la Gendarmerie et la Sûreté nationales, la Protection civile, les services des Collectivités locales, de la Santé, des Travaux Publics et les représentants de la société civile. D’autre part, Naït El Hocine a précisé, au sujet du permis de conduire à points, que «toutes les dispositions ont été prises au niveau du ministère de l’Intérieur pour la mise en application réelle de ce document, au plus tard, avant la fin du premier semestre 2018». Par ailleurs, il a annoncé l’installation prochaine de la Délégation nationale à la sécurité routière, au niveau du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, laquelle sera chargée de la mise en œuvre opérationnelle des décisions émanant du Conseil intersectoriel qui va fixer les orientations stratégiques du gouvernement dans le domaine de la sécurité routière et dont les décisions seront opposables à l’ensemble des acteurs concernés.

S’agissant du séminaire algéro-espagnol sur le partenariat public-privé en matière de sécurité routière, il a indiqué que cette rencontre permettra de se focaliser sur le volet de l’introduction des nouveaux outils technologiques pour l’amélioration du système de surveillance et de contrôle des usagers de la route. Il s’agit, a-t-il dit, de présenter une expérience «réussie» en matière de mutualisation des efforts, qui s’est traduite par une mobilisation «plus accrue» du secteur privée qui a su répondre aux objectifs et aux besoins de l’administration, à l’exemple de l’entreprise algérienne privée HB Electronics spécialisée dans les TIC. De son côté, Jaime Moreno, responsable de la Direction générale du Trafic en Espagne, a souligné l’importance pour tout Etat d’être présent dans la gestion des projets d’investissements en matière de sécurité routière et «non pas dans la phase d’exécution des projets». Il a souligné l’impératif pour la structure chargée de la sécurité routière de choisir les outils adaptés pour la protection des usagers et des infrastructures, ajoutant que l’administration devra réfléchir à des solutions efficaces qui peuvent émaner du secteur privé.

Pour rappel, le Centre national de prévention et de sécurité routière (CPSR) avait organisé, en janvier de l’année en cours, en partenariat avec l’équipementier suédois Ericsson un séminaire consacré au rôle des TIC en matière de sécurité sur les routes. Placé sous le thème «Les TIC, une réponse efficace à l’insécurité routière», cette manifestation avait regroupé les représentants des départements ministériels et acteurs des secteurs public et privé concernés par la sécurité routière. Le fléau de l’insécurité routière demeurant parmi les préoccupations majeures, au vu du nombre de victimes, des coûts engendrés, et des traumatismes causés. Malgré un léger recul des décès engendrés par les accidents de la route, la progression dans le sens espéré par tous demeure restreinte. «Une amélioration, certes, mais qui reste nettement insuffisante et impérativement perfectible au regard des pertes en vies humaines déplorées, de l’incidence financière de la prise en charge médicale des blessés ou encore des dommages matériels occasionnés», avait déclaré, Ahmed Naït El Hocine. Pour le même responsable, la lutte contre l’insécurité routière passe par la mise en place d’une stratégie arrêtée en partenariat avec de nombreux acteurs, les autorités locales compétentes certes, mais des partenaires ayant déjà réussi de par leur expertise à lutter contre ce fléau de manière significative. Dans cette optique, il a rappelé que les principales causes des sinistres routiers sont dus au facteur humain à hauteur de 96%, en raison du non-respect du code de la route, des dépassements dangereux, de l’excès de vitesse ou encore la somnolence au volant, et «dont sont majoritairement responsables les jeunes âgés entre 18-29 ans». L’expansion et la modernisation du réseau routier à l’échelle continentale, la rapide croissance du taux de motorisation, la croissance démographique, l’urbanisation, les véhicules dangereux et la mixité du trafic contribueront inévitablement à aggraver la situation, à moins d’investir et de miser dans la sécurité routière. Yasmine Derbal