Le rôle du réanimateur dans le processus de transplantation d’organes et de tissus à partir de personnes décédées, a été souligné, hier à Alger, par les participants au 3éme congrès France-Maghreb sur la transplantation.
Les recommandations adoptées à l’issue des travaux de cette rencontre franco-maghrébine ont mis l’accent sur les missions précises du réanimateur afin d’assurer le bon déroulement d’une greffe d’organe ou de tissu, à la suite d’un état de mort encéphalique (EME). Ce maillon pivot de la chaîne de transplantation d’organes et de tissus est notamment chargé d’annoncer un coma grave aux proches du mourant, de recenser et déclarer l’état de mort encéphalique, en dehors de toute activité de greffe, et d’annoncer celle-ci, une fois attestée par le diagnostic et les examens cliniques. Le réanimateur endosse, par la suite, la prise en charge du patient en état de mort encéphalique durant la réanimation, pendant la durée de son transport et jusqu’au bloc opératoire où la respiration et le fonctionnement de tous les organes de ce dernier doivent être maintenus. Les auteurs des recommandations ont, en outre, relevé la nécessité de la coordination entre tout le personnel médical. Les recommandations ayant sanctionné cette rencontre scientifique sont la synthèse de trois ateliers, le premier étant dédié au rôle du réanimateur dans le recensement, l’abord des proches et le prélèvement sur donneur en mort encéphalique, le 2ème a été consacré au diagnostic clinique et para-clinique de la mort encéphalique ainsi qu’aux difficultés et procédures à mettre en œuvre pour déterminer celle-ci, alors que le dernier s’est penché sur les missions du soignant. Intervenant en sa qualité d’expert à l’agence nationale des greffes (ANG), le Pr Tahar Rayane, par ailleurs, chef de service néphrologie au CHU Nafissa Hamoud (Ex-Parnet) d’Alger, a qualifié de « nécessité incontournable » le recours aux prélèvements d’organes et autres tissus sur personnes décédées. « La transplantation est de plus en plus réclamée par nos malades chroniques, surinformés et, à juste titre, exigeants. De gros efforts s’imposent pour satisfaire cette demande comme dans les pays avancés, alors que les pays du Maghreb activent à partir de donneurs vivants », a-t-il ajouté. Déplorant ainsi une « offre limitée pour des besoins immenses » en matière de greffes d’organes et de tissus, ce spécialiste a estimé que « rendre accessible et de façon pérenne le prélèvement sur personnes décédées, impose une normalisation en cours de son préleveur ». Un processus qui se fait, a-t-il poursuivi, dans les CHU de Blida, Batna et Bab-El-Oued (Alger), lesquels sont autorisés par l’agence nationale des greffes sur la base de « critères objectifs et après audit d’experts internationaux reconnus ». Il s’est félicité, par la même occasion, de la disposition contenue dans la nouvelle loi sur la santé, relative à l’élargissement du cercle des donneurs apparentés, susceptible de contribuer à l’évolution de l’activité des greffes d’organes et de tissus en Algérie. Ceci, au même titre que celle consacrant les prélèvements à partir de personnes en état de mort encéphalique, a-t-il mentionné.
Yasmine Derbal