Véhicules en CKD-SKD: Le président de la République instruit le Gouvernement d’assainir la situation en urgence

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le Gouvernement, lors d’un Conseil des ministres qu’il a présidé, avant-hier, d’assainir en urgence le dossier d’importation des kits CKD-SKD destinés au montage automobile en Algérie.

Estimant que ce dossier figurait parmi les dossiers à caractère «urgent» et «sensible», méritant des «réponses concrètes», le président de la République a insisté sur l’assainissement de la situation de ces importations et la mise en place des  «nouvelles règles» les régissant, selon le communiqué du Conseil des ministres. Durant les 9 premiers mois de 2019, l’Algérie a importé pour 2,3 milliards de dollars de kits SKD destinés au montage automobile des véhicules de tourisme et de transport du personnel et des marchandises. En 2018, la facture globale d’importation des collections CKD/SKD destinées au montage des véhicules s’est chiffrée à plus de 3,73 milliards de dollars, contre 2,2 milliards de dollars en 2017, en hausse annuelle de 1,53 milliard de dollars (+70%). Le montage local des véhicules a réalisé en 2018 une production de 4500 véhicules industriels et 180 000 véhicules de tourisme, contre 110 000 véhicules de tourisme en 2017. En 2019, des décisions importantes avaient été prises par le Gouvernement pour faire baisser la facture d’importation des kits SKD destinés au montage des voitures touristiques, ainsi qu’à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et de la téléphonie mobile. En mai dernier, le ministère de l’Industrie avait fixé des quotas d’importation des kits SKD aux seuls quatre principaux constructeurs automobiles dont les projets et les programmes de production (modèles) ont été validés par le Conseil national d’Investissement (CNI).

Il s’agit de la SPA Renault-Algérie Production (RAP), la SARL Tahkout manufacturing company, la SPA Sovac production et la SARL Gloviz (KIA). Par ailleurs, le dossier du montage automobile, impliquant d’anciens ministres et des hommes d’affaires, a révélé des faits «catastrophiques» à l’origine des lourdes pertes pour le Trésor public, avait indiqué en décembre dernier, le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Les pertes estimées à près de 129 milliards de dinars, selon le représentant du Trésor public La société Mazouz de montage des véhicules et des camions est à l’origine de 39 milliards de dinars de ces pertes, l’opérateur Larbaoui Hassan de plus de 87 milliards de dinars et le group IVAL de Baïri Mohamed de plus d’un milliard de dinars, selon le Trésor public. Le procureur de la République avait expliqué que les pratiques relatives à l’investissement dans le domaine du montage automobile, étaient «basées sur le népotisme et le favoritisme d’un opérateur à un autre sans aucun motif légal, ce qui a élargi le fossé entre le peuple et ses institutions».

Ce dossier qui a fait l’objet de deux enquêtes judiciaires au niveau de la Cour suprême (pour les cadres supérieurs) et au niveau du Tribunal de Sidi M’hamed (pour les hommes d’affaires), a révélé que «certains hommes d’affaires géraient des sociétés écrans tout en bénéficiant d’indus avantages fiscaux, douaniers et fonciers», a ajouté le procureur de la République. Outre, ce dossier, le chef de l’État a souligné, lors du Conseil des ministres, que la question du Complexe sidérurgique d’El Hadjar comptait, également, parmi les dossiers prioritaires du plan d’action du secteur de l’Industrie. À moyen et long termes, l’effort du secteur doit être orienté vers la création d’une «véritable industrie», constituée essentiellement des industries légères, petites et moyennes, qui sont génératrices de richesses et «faisant la rupture» avec les industries consacrant la dépendance, recommande Tebboune. Il n’a pas manqué de déplorer le fait que le recours excessif à l’importation avait «figé les esprits et tué l’esprit d’initiative et la capacité de création et d’innovation des Algériens».

  1. M.M