L’argent ne fait pas le bonheur, et c’est la science qui le dit. La clé pour une vie épanouie ? La bonne santé, qu’elle soit mentale ou physique.
On pense souvent que notre bonheur est intrinsèquement lié à notre réussite professionnelle et financière. Or, une récente étude menée par la London School of Economics vient de révéler le contraire. Bien sûr, on ne niera pas qu’un salaire confortable permet de régler plus facilement ses problèmes, mais, selon les chercheurs, c’est en s’attaquant à la dépression et l’anxiété que l’on pourrait réduire la misère humaine de 20%, contre 5% en se focalisant uniquement sur l’élimination de la pauvreté. Interrogé par le Guardian, l’économiste Lord Richard Layard, qui a mené la recherche, estime qu’en moyenne, bien que les salaires aient augmenté ces 50 dernières années, les gens ne sont pas devenus plus heureux. Selon lui, il est donc urgent pour les gouvernements de mener des enquêtes pour mesurer le niveau de satisfaction que les populations retirent de leur vie personnelle. Pour s’attaquer à la dépression et l’anxiété, l’économiste explique que les gouvernements ne doivent pas avoir peur de financer des campagnes de sensibilisation. Car moins de dépression, c’est plus de personnes qui travaillent. Et plus de personnes heureuses qui ont un boulot, c’est une augmentation des recettes fiscales. En d’autres termes, financer un tel projet ne ferait pas perdre d’argent aux gouvernements. Lord Richard Layard ajoute : «Avec la preuve que nous apportons avec cette étude, l’Etat va devoir jouer un nouveau rôle. L’idée n’est pas de savoir comment on peut créer de la richesse, mais de savoir comment on peut créer du bien-être. Par le passé, l’Etat s’est successivement attaqué à la pauvreté, au chômage, à l’éducation et à la santé physique. Mais aujourd’hui, certaines choses sont toutes aussi importantes, comme la violence domestique, l’alcoolisme, la dépression, l’anxiété, l’aliénation de la jeunesse, et bien d’autres choses encore. Tout cela devrait être au centre de la scène».
L’école en ligne de mire
Selon le rapport de l’étude, une vie heureuse commence à se forger sur les bancs de l’école. Or, les enfants étant jugés presque exclusivement sur leur niveau scolaire, c’est là que l’anxiété commence à l’emporter sur le bien-être. Les chercheurs estiment ainsi : «Le facteur le plus important qui entre en compte pour prédire une vie d’adulte heureuse, ce n’est pas les qualifications des enfants, c’est leur santé émotionnelle. Les écoles ont un impact très fort sur la santé émotionnelle des enfants, et selon l’école à laquelle ira un enfant, cela affectera son bien-être autant que ses performances scolaires».