Un militaire turc a été tué et six autres personnes, dont un civil, légèrement blessées dans un bombardement par mortiers et lance-roquettes d’un poste d’observation que la Turquie aménage dans la zone de désescalade à Idlib, en Syrie, a fait savoir l’état-major général turc mardi. Dimanche, deux soldats turcs ont été tués, portant à 16 le nombre de militaires turcs tués dans l’offensive de l’armée turque en Syrie.
Avec sept soldats tués, dont cinq dans un char, la journée de samedi avait été la plus meurtrière pour l’armée turque depuis le lancement le 20 janvier de cette offensive visant à déloger de l’enclave syrienne d’Afrine les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde syrienne alliée et armée par les Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (Daech/EI). Le président Recep Tayyip Erdogan a promis qu’en dépit des pertes, la Turquie poursuivrait son offensive « avec détermination ». Il a aussi assuré que 935 « terroristes » avaient été « neutralisés » depuis le début de l’opération, un chiffre qu’il n’est pas possible de vérifier de façon indépendante. Ankara accuse les YPG d’être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée « terroriste » par la Turquie et ses alliés occidentaux, et qui est engagée dans une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. La veille, l’état-major avait annoncé la création d’un quatrième poste d’observation au sein de la zone de désescalade. A l’heure actuelle, quatre zones de désescalade ont été créées en Syrie, qui est en proie à un conflit armé depuis 2011: l’une à Idlib, qui comprend une partie de la province de Hama, l’autre au nord de Homs, la troisième dans la Ghouta orientale, près de Damas, et la quatrième dans la province de Deraa, à la frontière avec la Jordanie. La création de ces zones a été décidée à Astana (Kazakhstan) à l’issue de négociations entre les pays garants de la paix en Syrie: la Russie, la Turquie et l’Iran.