Des chercheurs suédois se sont intéressés à l’impact des troubles bipolaires sur le cerveau.
Cette pathologie entraînerait bien une modification de certaines structures cérébrales. Ces troubles de l’humeur se caractérisent par une alternance de phases dépressives et de phases d’exaltation (dites «maniaques») qui entraînent des troubles importants, notamment au niveau des émotions et du comportement. Les troubles bipolaires peuvent aussi être l’origine de troubles du sommeil, d’addictions, de troubles cognitifs… et de tentatives de suicide. À ce jour, l’impact concret des troubles bipolaires sur l’organisme reste encore mal connu. Justement : des chercheurs du Karolinska Institutet (en Suède) se sont intéressés aux conséquences directes des troubles bipolaires sur le cerveau. Des changements cérébraux qui pourraient expliquer l’aggravation des symptômes bipolaires. Les chercheurs suédois ont travaillé à partir de données médicales et de résultats d’examens IRM concernant 307 personnes souffrant de troubles bipolaires et 925 personnes non-malades. Les scientifiques ont observé que, chez les personnes atteintes de troubles bipolaires et souffrant d’épisodes maniaques fréquents, le cortex cérébral (il s’agit de la couche la plus superficielle du cerveau) était anormalement fin. De plus, les patients touchés par des troubles bipolaires présentaient des ventricules cérébraux (ce sont les cavités qui contiennent le liquide céphalo-rachidien) qui s’élargissaient plus rapidement que la moyenne. Pour les chercheurs suédois, ces découvertes permettraient d’expliquer (au moins en partie) l’aggravation des symptômes des troubles bipolaires au fil du temps. Ils évoquent ainsi l’hypothèse d’une maladie «neuroprogressive».