Amnesty International a lancé mercredi un projet de collecte de données utilisant les images satellites pour évaluer les dégâts causés notamment sur le civils par les attaques aériennes perpétrées par la coalition internationale antiterroriste dirigée par les Etats-Unis dans la ville syrienne de Raqa.
Baptisé « Strike Tracker », ce projet fait appel à des volontaires pour passer au crible les images satellitaires de Raqa, détruite en 2017 à près de 80%. Près de 5.000 militants en ligne devraient participer à cette enquête d’une durée d’un mois qui permettra de suivre les destructions causées par les raids de la coalition menée par Washington. Selon Amnesty, les preuves recueillies lors d’enquêtes sur le terrain depuis la fin de la bataille contre le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech), en octobre 2017, ont conduit la coalition à revoir à la hausse son bilan de victimes civiles, passé de 23 à plus de 100 morts. « Des corps continuent, un an plus tard, d’être retrouvés sous les décombres et dans des charniers, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg », a déclaré Milena Marin d’Amnesty International. « Il reste une montagne de preuves à filtrer et l’ampleur des dommages civils est trop importante pour que nous puissions le faire tout seul », a-t-elle ajouté. La coalition avait mené l’an dernier une offensive d’envergure et largué une pluie de missiles contre Raqqa, ex fief de Daech, en soutien aux forces kurdes déployées au sol. D’après Amnesty, cette enquête participative devrait aider à évaluer l’impact des frappes de la coalition sur les civils bloqués à l’intérieur de Raqa durant l’opération militaire. « Le déni et le mépris éhontés de la coalition sont inadmissibles. Son offensive militaire a tué et mutilé des centaines de civils puis laissé les rescapés livrés à eux-mêmes », a martelé Milena Marin. Dans le cadre de « Strike Tracker », Amnesty s’est associée à Airwars, une organisation qui évalue les dommages causés aux civils, par le biais d’images aériennes, dans divers conflits.