L’Algérie lutte rigoureusement contre le blanchiment d’argent, qui demeure «minime» grâce à un contrôle bancaire renforcé, selon un rapport du département d’Etat américain sur le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde rendu public jeudi dernier. Le département d’Etat constate que le blanchiment des capitaux en Algérie est «minime» en raison d’une réglementation rigoureuse en matière de contrôle des changes. S’y ajoute le contrôle renforcé exercé par le secteur bancaire, constitué essentiellement de banques publiques, note le département d’Etat dans sa 32e édition de ce rapport annuel, transmis mercredi au Congrès. La convertibilité restreinte du dinar a permis également à la Banque d’Algérie de mieux contrôler les opérations financières internationales effectuées par les institutions bancaires, explique le rapport. Le document précise que les cas minimes de blanchiment d’argent sont constatés hors secteur financier officiel à travers notamment l’évasion fiscale, les transactions immobilières et la fraude commerciale, échappant de ce fait au contrôle bancaire. Il note à ce propos que l’usage du cash en Algérie pourrait augmenter les risques, liés à la criminalité financière. Le rapport souligne que «l’Algérie a fait des progrès significatifs pour aligner son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent aux standards internationaux», relève le rapport. Evoquant les différentes lois et réglementations régissant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Algérie, le département d’Etat explique que ce dispositif impose la collecte des données, la vérification préalable de tous les transferts effectués par les banques et aussi des exigences strictes en matière de coopération avec les autorités chargées d’appliquer la loi. La Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) rassemble et diffuse aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d’argent, ajoute le département d’Etat, citant en cela le rapport 2016 de la CTRF qui a fait état de 125 affaires transmises à la justice se rapportant aux soupçons d’infractions à la législation des change et aux mouvements des capitaux. «Cette activité accrue de la CTRF révèle que l’Algérie s’efforce d’améliorer son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent», relève-t-il. Par ailleurs, l’Algérie est principalement un pays de transit pour le trafic de drogue provenant du Maroc en direction de l’Europe et du Moyen Orient, indique le département d’Etat qui affirme que le Maroc est le principal pourvoyeur de drogues en Algérie. Le renforcement du contrôle au niveau des frontières terrestres a poussé les trafiquants de drogue à emprunter les routes maritimes entre l’Algérie et le Maroc ce qui s’est traduit par des saisies importantes opérées par la garde côtière algérienne et la gendarmerie nationale, précise la même source. L’Algérie a renforcé les capacités des services des douanes à détecter les nouvelles substances psychoactives aux niveaux des ports et aéroports et actualisé sa réglementation en matière de saisie de stupéfiants et de contrôle de la production des opioïdes et les psychotropes, précise-t-elle. Des efforts ont été déployés par le gouvernement pour lutter contre la consommation de drogues à travers l’investissement dans les programmes de sensibilisation et de prévention et la création de centres de désintoxication, constate le rapport. L’Algérie travaille également en coopération avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime et le réseau MedNet de coopération sur les drogues en région méditerranéenne, rappelle le département d’Etat.