Santé: Une stratégie plus efficace pour réduire la mortalité néonatale

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Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Mokhtar Hasbellaoui, estime nécessaire la mise en place de «stratégies» et «d’actions plus ciblées et plus fines» afin de réduire le taux de mortalité néonatale.

«L’ évolution lente de la mortalité infantile dominée par le lourd fardeau de la mortalité néonatale, qui représentant près de 80% exige la mise en place de stratégies et d’actions plus ciblées et plus fines afin de réduire son taux», a soutenu le ministre, dans une allocution lue en son nom, par le chef du cabinet, à l’ouverture d’une rencontre organisée à l’hôtel Mercure, autour de «la Stratégie nationale de réduction conséquente de la mortalité néonatale 2017/2020», en collaboration avec l’Unicef. Depuis 1984, le programme national de lutte contre la mortalité infantile a permis «une diminution drastique de la morbidité et de la mortalité infantile, réduite à plus de 50% entre 1990 et 2016, passant de 57,8 pour 1000 à 22 pour 1000», s’est félicité le ministre. Le rythme de diminution reste toutefois «modeste» par rapport aux moyens mis en place. Face au constat, le ministre a précisé qu’un plan doit être axé sur des actions prioritaires efficaces et efficientes. «L’objectif aujourd’hui est d’atteindre un taux de mortalité infantile de moins des 20% naissances vivantes en 2020», a-t-il clamé.

Faible mobilisation du personnel soignant

Coordinateur du plan, le professeur Djamil Lebane, pédiatre et néonatologue a estimé que, de par ses capacités matérielles et humaines, l’Algérie est capable de réduire d’une manière plus significative le taux de mortalité infantile mais les résultats ne sont pas rassurants. En effet, après plus d’une décennie de mise en place de la stratégie, force est de constater que le faible rythme de diminution de cette mortalité a des raisons dont la faible mobilisation des personnels soignants concernés par cette problématique. Ces insuffisances ont été relevées dans des expertises nationales et internationales (OMS et ministère de la santé). «En un quart de siècle, la mortalité n’a diminué que de sept points. Ce n’est pas rassurant», a-t-il déploré. En dépit de la publication de décrets et les nombreux plans mis en place, la situation reste préoccupante. Selon lui, un rapport fait état de dysfonctionnements dans les salles de naissances, notamment un manque de matériel. La nécessité de la normalisation des salles d’accouchement même si la sécurité dans les maternités s’est considérablement améliorée et la mise en conformité des unités et services de néonatalogie des structures publiques et privées ainsi que la généralisation d’unités «kangourou» a été mise en évidence. Le coordinateur a enfin fortement plaidé pour la promotion de l’allaitement maternel «médicament global et efficace».