Une baisse de l’épidémie de rougeole est constatée dans les wilayas les plus touchées du pays et ce, grâce à l’adhésion de la population à l’acte de vacciner, a indiqué, hier, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Djamel Fourar, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale.
Le responsable a insisté sur le respect du calendrier vaccinal comme «seul» remède contre cette maladie, l’une des plus contagieuses et mortelles. Il a fait savoir qu’un plan de communication est en préparation et sera lancé dans quelques jours à travers les différents médias afin de sensibiliser les parents sur l’obligation de faire vacciner leurs enfants. Abordant la prévalence de l’épidémie par wilaya, le même responsable a fait savoir qu’El Oued et Ouargla enregistrent, à elles seules, 67% des cas recensés. Néanmoins, grâce à l’adhésion de la population à l’acte de vacciner, une baisse du nombre des cas y a été constatée. Pour avoir respecté le calendrier vaccinal en 2017, la localité d’El Mghaïer, sise à El Oued, a enregistré zéro cas, idem pour toute la wilaya d’Adrar, a-til poursuivi.
Pour ce dernier, la sensibilisation des parents est d’autant plus importante que l’échec de la campagne nationale de vaccination contre cette maladie, en mars 2017, était due à la «réticence» de certains d’entre eux à y adhérer. Ce qui s’est traduit par le faible taux de 45% d’enfants scolarisés vaccinés au lieu des 97% escomptés. «En raison de cet échec, nous nous attendions à ce qu’il y ait une épidémie de rougeole, car les enfants non vaccinés n’en étaient pas immunisés», a-t-il déploré, notant que la vaccination «peut toujours se faire» au niveau des unités de soins de proximité pour les enfants et adultes en contact avec un foyer d’épidémie.
«Néanmoins, lorsqu’il y a épidémie, les enfants qui n’ont jamais été vaccinés doivent le faire dès l’âge de 6 mois au lieu des 9 mois habituels», a-t-il recommandé, assurant que l’ensemble des unités de soins sont dotées «des moyens nécessaires, notamment de vaccins» pour assurer une large couverture vaccinale. Le Dr Fourar a, par ailleurs, assuré que, dans le cadre de la stratégie mise en place par le ministère de la Santé pour contrer cette épidémie, une cellule de suivi est installée au niveau de toutes les wilayas du pays, y compris celles non concernées par la situation sanitaire actuelle et ce, afin de «parer» à d’éventuels cas.
Des équipes sanitaires se déplaceront vers les populations nomades du Sud
De son côté, le directeur général des Services de santé dudit ministère, Mohamed El Hadj, a fait savoir que, pour faire face au retour de la rougeole, les services de la santé ont eu, par moments, recours aux unités de soins militaires, tandis que des équipes sanitaires se sont déplacées vers les populations nomades du Sud pour les faire vacciner.
S’agissant la «réticence» affichée par certains parents à faire vacciner leurs enfants, lors de la campagne nationale de mars 2017, les deux responsables ont déploré l’impact négatif des «rumeurs» véhiculées par des personnes méconnaissant la chose médicale, y compris des journalistes. Depuis l’apparition de l’épidémie en janvier dernier, 4181 cas de rougeole ont été enregistrés au 17 mars courant par les services du ministère de la Santé, dont 6 décès (4 à El Oued, 1 à Ouargla et un autre à Biskra). El Oued, Ouargla et, à un degré moindre, Biskra sont les plus touchées par la maladie. En termes de vaccination, 259 000 personnes ont été vaccinées jusqu’à samedi dernier, selon le même bilan.