Salle de cinéma d’El Kouif (Tébessa):  La réhabilitation tarde à venir  

0
749

 

Passer juste devant la salle de cinéma de la ville d’El Kouif rend certains habitants nostalgiques du bon vieux temps. Cette structure, qui faisait jadis le bonheur des amoureux du 7e art qui affluaient pour regarder le Parrain, de Coppola, ou Les douze salopards, de Robert Aldrich, et autres, se trouve depuis plusieurs décennies fermée et dans un état de délabrement total.

«Je venais chaque dimanche pour regarder un western ou autre dans cette merveilleuse salle. Mais quand je vois dans quel état elle se trouve actuellement, ça me fait mal au cœur», a témoigné Ammar, un mineur à la retraite. «Après avoir regardé un film, on enchaînait le débat dans le café du coin, les jeunes de l’époque étaient cultivés du 7e art», a soutenu Mahmoud. Certains habitants de cette petite ville gardent de bons souvenirs de ce joyau architectural construit en 1897 et dont le premier film muet fut projeté en 1912. Mais depuis qu’on a cessé de projeter les films en utilisant un support pelliculaire, la salle obscure, désormais dédiée aux meetings politiques et électoraux, s’est dégradée totalement avant de fermer ses portes, il y a quelques années de cela. Et pour raviver la flamme du 7e art dans cette région un peu oubliée, Moncef Guehaïria bataille depuis fort longtemps pour que cette salle rouvre ses portes. Il attend depuis plus de trois ans une hypothétique réhabilitation de cette structure âgée de plus de 120 ans, qui a fait les beaux jours des cinéphiles de cette ville minière située à l’extrême est de l’Algérie. «Cela fait plus de 3 ans qu’on attend un projet de réhabilitation de la structure, mais en vain», a-t-il déclaré. «On a besoin de cette salle plus que jamais, actuellement les activités culturelles initiées par la direction de la culture se font en plein air», a-t-il ajouté. Pour plus de précisions, nous avons contacté un cadre de la direction de la culture, qui nous a confirmé que les responsables du secteur étaient à pied d’œuvre pour que le projet de restauration de ce patrimoine culturel soit concrétisé. Alors qu’auparavant, et sur les ondes de la radio locale, l’ex-directeur de la culture, Mohamed Saher avait déclaré qu’«il n’y a pas de projet de réhabilitation de ces salles obscures à travers le territoire de la wilaya».