La visite de travail effectuée en Algérie par le Premier ministre français Bernard Cazeneuve a été l’occasion pour les deux pays de renouveler leur confiance et réitérer leur engagement pour un partenariat diversifié qui s’annonce prometteur et mutuellement bénéfique à tous points de vue.
Cette visite a été sanctionnée par la signature de dix accords et mémorandums d’entente dans différents domaines, notamment les secteurs de l’énergie et des énergies renouvelables, l’agroalimentaire, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur.
De ce fait, la coopération et le partenariat économiques entre les deux pays devraient connaître un nouvel élan avec le règlement récent de la majorité des contentieux existant entre certaines entreprises des deux pays.
Lors de cette visite, les deux parties ont évoqué le renforcement de la coopération dans différents domaines et notamment les hydrocarbures, la pétrochimie et les énergies renouvelables, a précisé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
A ce titre, il a souligné que l’Algérie comptait sur la participation des entreprises françaises dans le développement de ce genre de projets, tout en faisant remarquer que la coopération économique entre les deux pays a connu « un peu de recul » durant les dernières années. Cela dit les IDE français restent importants en Algérie, a-t-il relativisé.
D’autre part, et lors d’une conférence de presse animée conjointement, M. Cazeneuve a indiqué que sa visite en Algérie était l’occasion de « dresser le bilan d’une période exceptionnelle des relations algéro-françaises ».
Pour le Premier ministre français, les différents mécanismes de coopération instaurés entre les deux pays avaient permis d’accroitre la coopération bilatérale dans tous les domaines, considérant que ces échanges sont « fondamentaux et constituent le ciment de la relation entre les deux pays ».
Il a indiqué avoir évoqué avec son homologue algérien les grands projets qui sont sur le point d’aboutir et qui vont permettre à la France de « montrer toute sa confiance pour l’Algérie et de l’accompagner mieux encore dans son effort de diversification économique ».
Selon lui, 450 entreprises françaises sont actuellement présentes en Algérie, assurant 140.000 emplois. Les IDE français hors hydrocarbures dans le pays avoisinent deux milliards d’euros, faisant de la France le premier investisseur étranger hors hydrocarbures dans le pays. Les échanges commerciaux algéro-français tournent autour de 10 milliards d’euros/an.
Le Premier ministre français estime que la stratégie de l’Algérie de limiter ses importation est « une préoccupation normale de la part d’un pays qui se trouve dans une situation financière difficile ».
Mais, en contre partie, ajoute M. Caseneuve, «les opérateurs économiques « doivent disposer des éléments de prévisibilité et de transparence par rapport aux règles qui sont susceptibles d’être définies souverainement par le côté algérien dans le respect de l’Accord d’association avec l’UE ».
Et pour l’ensemble des projets de montage et d’assemblage de véhicules, lancés ou envisagés dans le pays, il a rappelé que les autorités concernées étaient en train d’analyser la situation de l’industrie automobile et que le respect d’un taux d’intégration conforme au cahier des charges régissant cette activité restera une priorité pour le gouvernement.
De son côté, M. Sellal a relevé la qualité des relations que l’Algérie et la France ont tissé sous la haute autorité des Présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande ces cinq dernières années.
Evoquant la situation du pays, M. Sellal a indiqué que l’Algérie a pu préserver sa stabilité, alors que des think-thank étrangers prédisaient une « explosion sociale » après la chute des prix du pétrole. « Nous sommes un pays stable qui avance correctement et nous avons réussi à préserver la stabilité du pays alors que nous avons plusieurs frontières au rouge », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a fait remarquer que l’Algérie est bien dirigée par le président Abdelaziz Bouteflika. « Je ne fais rien et je ne décide rien sans le lui demander », a-t-il affirmé.
M. Sellal a également précisé que le pays a ses institutions avec un Parlement qui fonctionne, rappelant que le 4 mai prochain auront lieu les élections législatives pour le renouvellement de la composante de l’Assemblée populaire nationale. « Nous avons une Armée qui est debout, garante de la sécurité du pays, et qui combattra le terrorisme jusqu’à son éradication définitive », a-t-il poursuivi.
Il a, encore une fois, écarté tout recours du pays à l’endettement extérieur pour assurer ses engagements budgétaires.
« Nous restons un pays presque totalement désendetté, le peu de dettes qui existe est d’ailleurs le fait du secteur privé. Nous n’allons pas nous endetter parce que nous avons vécu les années 1990 ou nous avons été obligés, par le FMI, d’aller à l’ajustement structurel qui a engendré la fermetures d’entreprises, le chômage, des résurrections de l’intégrisme islamiste et du terrorisme’, a-t-il soutenu. « On ne retombera plus jamais dans cette situation », a insisté M. Sellal.
En revanche, l’Algérie prend le maximum de précautions dans le domaine économique pour se prémunir contre les effets de la chute des prix du pétrole, d’où l’instauration, à titre d’exemple, du régime des licences d’importation.
Interrogé à ce propos sur un éventuel impact négatif du régime des licences d’importation sur l’Accord d’association avec l’Union européenne, M. Sellal a réaffirmé que l’introduction de ces licences était dictée par l’obligation de revoir à la baisse les importations du pays pour résister au choc pétrolier.
L’objectif de ces licences, dira-t-il, « n’est pas d’arrêter les importations, mais nous sommes dans l’obligation de restreindre certaines importations ».