Qu’en est-il de l’évolution des réserves de change de 2000 à fin 2025 et perspectives 2028/203O ?

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Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL

Rappelons que l’Algérie   en avril 1994,  à dévaluer le dinar de 40,17 % et le taux de change en 1995 était  de 47,6847 dinars un dollar contre 5 dinars un dollar  vers les années  197O et ce   dans le cadre d’un programme de « thérapie de choc » imposé par le FMI, suite à la cessation de  paiement  pour stabiliser l’économie.  L’ensemble de ces données proviennent tant des   institutions internationales et que  de la  Banque d’Algérie).

1.. De 2000 à 2025, nous avons l’évolution suivante des réserves de change :– 2000 : 11,5 milliards de dollars – 2001 : 17,9 milliards de dollars – 2002 : 23,1 milliards de dollars – 2003 : 32,9 milliards de dollar – 2004 : 43,1 milliards de dollars – 2005 : 56,2 milliards de dollars – 2010 : 162,2 milliards de dollars – 2011 : 175,6 milliards de dollars – 2012 : 190,6 milliards de dollars – 2013 : 194,0 milliards de dollars – 2014 : 178,9 milliards de dollars.

– 2015 : 144,1 milliards de dollars – 2016 : 114,1 milliards de dollars – 2017 : 97,33 milliards de dollars – 2018 : 79,88 milliards de dollars – 2019 : 62 milliards de dollars – 2020 : 44,2 milliards de dollars – 2021 : 47 milliards de dollars – 2022 : 61 milliards de dollars – 2023 : 70 milliards de dollars. Pour fin 2024,  67,80 milliards de dollars, selon le FMI . La Banque d’Algérie ne mentionne pas (de n’est pas un secret défense tous les pays  développés donnent des détails sur ce sujet et c’est une définition universelle du montant réel de réserves de change  )  si dans le montant  global des réserves de change, elle  inclut ou pas les réserves d‘or et certains placements à l’étranger y compris le montant des taux les  d’intérêts,  ce qui rend opaque le niveau  réel   du niveau des réserves de change  de l’Algérie pour le citoyen et la  presse algérienne qui en est droit d’être éclairé sur un sujet qui engage la sécurité nationale.

2.- Dans ce cadre  le Global Firepower Index 2025 donne un poêlier éclairage mentionnant que  l’Algérie figure en deuxième place avec plus de 81 milliards de dollars en Afrique,  incluant  les réserves d’or de 173,56 tonnes  , les droits de tirages spéciaux déposés au niveau du FMI Le cours d’un kilogramme d’or en dollars américains étant  d’environ  130 617,01 dollars .  soit au cours moyen de l‘année 2025, donnant une valeur   22,67 milliards de dollars. A ce montant, il faut ajouter environ 5 milliards de dollars de DTS et 1,5 milliards de dollars déposés au niveau de la banque des Brics+  , tissent également des relations avec les institutions financières internationales comme la Banque Africaine de Développement (BAD) et Afreximbank, . soit un total  de 24,67 milliards de dollars .  Ce qui donnerait restant un montant disponible  de réserves de change dont plus de 95% dépend de l’évolution des recettes de Sonatrach et de la  dynamisation des exportations hors hydrocarbures elles-mêmes fonction de profondes réformes , au niveau de la banque d’Algérie en référence au 81 milliards de dollars  , 56,33 milliards de dollars  fin 2025. Selon le  rapport Article IV 2025 du FMI, en cas de non profondes réformes structurelles,  avec une prévision d’ un déficit courant  entre –3 % et –4 % du PIB sur la période 2025-2030,  les réserves officielles de change de l’Algérie  passeraient   de 67,8 milliards de dollars en 2024 à environ 18,6 milliards en 2030 selon la définition incluant les droits de tirage spéciaux, et à 14,4 milliards si l’on exclut ces avoirs en DTS avec une capacité  de couverture  d’environ  trois mois d’importations en fin de période, contre quatorze mois en 2024.

3. Aussi un sursaut national s’impose. L’Algérie ayant toutes les potentialités  pour éviter ce scénario et les  quatre impacts de la baisse des réserves de change qui sont ;Premièrement. La baisse des réserves de change qui proviennent essentiellement de la rente des hydrocarbures a un impact négatif sur l’investissement intérieur via la dépense publique et sans compensation des IDE il y a forcément ralentissement de la croissance et donc accroissement du  taux de chômage , le pays ayant besoin d’ un taux de croissance de 7/8% par an pour absorber un flux additionnel annuel nouveau de 350.000/400.000/an qui ajoute au taux de chômage actuel. Deuxièmement, Les réserves de change tiennent la cotation du dinar officiel à plus de 70%, l’écart entre le cours officiel et celui du marché parallèle étant de plus de 8O% durant les mois d’octobre et novembre  2025.s’orientant vers 3OO dinars un euro sur le marché parallèle ce qui risque d’accentuer les  actions spéculatives au détriment  de l’investissement productif. Troisièmement, toute baisse des réserves de change, outre la méfiance de l’investisseur étranger qui exige des garanties, devrait amener à dévaluer la cotation officielle du dinar, accroissant ainsi le processus inflationniste. Quatrièmement, la baisse des réserves de change du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne, accélère l’’inflation importée  étant  actuellement compressés par  un important montant  de  subventions généralisées , non ciblées source de gaspillage

  Aussi, de plus en plus d’experts indépendants, non pas ceux mus par les intérêts supérieurs de ‘Algérie et non   par  la rente,  les intellectuels organiques pour  reprendre  l’expression du grand philosophe   italien Gramsci,  mettent  en garde le gouvernement  contre l’important déficit budgétaire dont une grande fraction entre 2025/2026 à travers les lois de finances va non vers des segments productifs mais vers le  fonctionnement,. Le danger  est l’émission monétaire’ financement non conventionnel) sans contreparties productives avec comme impact l’accroissement de  l’endettement public interne, les  restrictions d’ importations sans ciblage par des mesures administratives source de corruption et accroissant donc le chômage, , pour préserver les réserves de change paralysant l’appareil de production. En effet, la rente des hydrocarbures  depuis de longues décennies à ce jour procure l’essentiel des ressources en devises ,  irrigue tout le corps économique et social directement ou indirectement ,,85% des matières  premières  et équipements étant importés, en devises , le taux d’intégration  ne dépassant  pas déposant pas 15% en 2025, tant des entreprises publiques que privées

En conclusion,  les réserves de change ne crée pas de richesses  étant un  moyen d’échange un rapport social,  richesses virtuelles qu’il s ‘agit de transformer en capital productif dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux,  et c’est là toute la problématique du développement nécessitant de profondes réformes structurelles  L’Algérie a besoins d’une planification stratégique loin des actions conjoncturelles sous la pression des événements qui produisent des effets pervers, et ce afin d’asseoir une économie diversifiée, l’impératif s’orienter vers une économie de marché à finalité sociale en libérant toutes les énergies créatrices.

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