Les habitudes de sommeil pourraient influencer directement la composition du microbiote intestinal et donc la santé et le développement cognitif, selon une recherche menée sur des enfants.
Les enfants qui vont au lit plus tôt bénéficient d’une plus grande diversité de « bonnes » bactéries dans leur flore intestinale, un facteur essentiel pour la santé globale et le développement cognitif. Telles sont les conclusions d’une nouvelle étude chinoise publiée ce 6 octobre dans la revue Scientific Reports. Afin d’obtenir ce résultat, les scientifiques d’un institut de recherche pédiatrique en Chine ont examiné la relation entre les habitudes de sommeil et le microbiote intestinal chez 88 enfants en bonne santé, âgés de 2 à 14 ans. Ils ont ensuite été répartis en deux groupes : Durant 15 jours, leurs parents ont tenu des journaux du sommeil, notant les heures de coucher, les réveils nocturnes et la qualité du sommeil. Une analyse génomique a révélé que les enfants qui se couchaient tôt avaient une plus grande abondance de certaines bactéries intestinales bénéfiques. En particulier, une certaine bactérie appelée Akkermansia muciniphila, qui était significativement plus répandue dans le groupe des enfants qui se couchaient tôt. Par ailleurs, l’analyse métabolique a montré une activité des acides aminés et de la régulation des neurotransmetteurs chez les enfants qui s’endorment tôt. Deux voies cruciales pour le fonctionnement et le développement du cerveau, ce qui laisse entrevoir une relation possible entre la santé intestinale et la cognition. « Ces différences dans la diversité des espèces et les voies métaboliques suggèrent que les habitudes de sommeil influencent de manière significative le microbiote intestinal », indique l’étude, qui précise surtout : « Nos résultats pourraient conduire à de nouvelles recherches ciblant les troubles du sommeil chez les enfants. »