Le Plan d’action du gouvernement, qui sera présenté dimanche prochain par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant le Parlement, vise à poursuivre la politique nationale de développement social à travers l’amélioration du système de santé, de sécurité sociale et de retraite, la réduction du taux de chômage, la préservation de la politique de solidarité nationale ainsi que la promotion de la femme et de la jeunesse.
Concernant le secteur de la santé, la politique que le gouvernement mènera dans ce domaine s’appuiera sur le réseau infrastructure « massif » qui a été développé entre 2000 et 2017. L’effort du gouvernement sera porté sur la santé de la mère et de l’enfant, le renforcement du programme national de la périnatalité, et la réduction de la mortalité néonatale. Il poursuivra aussi la mise en œuvre du plan national de lutte intégré contre les facteurs de risques des maladies non transmissibles, du plan cancer 2015-2019, de la lutte contre le tabagisme et les addictions, ainsi que la prise en charge de l’autisme. Dans le domaine de la couverture sanitaire et de l’organisation des soins, le gouvernement procédera à l’adaptation graduelle du mode de gouvernance du système national de santé, par la mise en place d’un cadre législatif réhabilitant la planification et la régulation de l’offre, en favorisant l’évaluation et l’optimisation des moyens le développement des réseaux de soins, la disponibilité d’un personnel formé, qualifié et en nombre suffisant, la dotation en équipements performants, et la disponibilité des produits pharmaceutiques dont les médicaments. Il veillera également à la disponibilité des produits pharmaceutiques, y compris par la promotion des médicaments génériques, qui permettront une maitrise des dépenses de santé autant pour l’Etat que pour les citoyens eux-mêmes. La production nationale de médicaments sera également encouragée de sorte à relever la couverture nationale de la demande de 50% actuellement à 70% en 2019.
Le Plan d’action du gouvernement ambitionne, par ailleurs, à développer davantage le système de sécurité sociale et de retraite, qui sont exposés, selon le document, à une « pression financière extrême », ce qui nécessite leur « rationalisation », leur « mise à niveau » et « l’amélioration du respect de la législation du travail en matière de déclaration des travailleurs et d’acquittement des dus ». S’agissant du système de sécurité sociale, le gouvernement travaillera notamment à l’élargissement de la base cotisante au système national de sécurité sociale, qui devra atteindra à terme, 3 millions d’affiliations, et cela par la mise en place d’assises juridiques et réglementaires intégrant notamment, les nouvelles formes de travail de l’économie numérique, les personnes actives dans le secteur de l’informel, les personnes actives non occupées, ainsi que les travailleurs du monde agricole. Il travaillera aussi au renforcement des dispositifs de contrôle, et le cas échéant, la base juridique et réglementaire de répression de la non déclaration ou du non acquittement des cotisations.
Pour ce qui est du dispositif de retraite, le gouvernement veillera à en améliorer l’attractivité et le financement, notamment à travers la poursuite de l’adaptation du système national de retraite notamment par l’élargissement de la base cotisante, la révision des taux de cotisations de certaines catégories d’assurés sociaux à la charge de l’Etat, ainsi que par la mobilisation de nouvelles sources de financement autres que les cotisations des travailleurs. Il s’agit aussi de procéder à la création d’une branche de retraite complémentaire à la CNR et la CASNOS pour rehausser l’attractivité du système national de retraite.
Le gouvernement de M. Ouyahia compte, d’autre part, poursuivre la rationalisation du monde du travail à travers notamment la création d’emplois et de richesses dans tous les secteurs. Parallèlement, le gouvernement « ne ménagera aucun effort » pour dynamiser la contribution des dispositifs publics de promotion de l’emploi, qu’il s’agisse de l’emploi salarié, ou de la création d’activités par les jeunes promoteurs et par les chômeurs.
A ce titre, les efforts du gouvernement seront notamment orientés vers l’assouplissement du dispositif actuel d’Aide à l’insertion professionnelle, la poursuite du programme de modernisation et de renforcement du service public de l’emploi, et l’amélioration des synergies entre les différents intervenants. « Une attention particulière sera accordée à la promotion du dialogue social dans les espaces professionnels pour prévenir les conflits sociaux », affirme le gouvernement qui s’engage à respecter le droit de grève dans cadre de la loi.
Les concertations et les préparatifs devant aboutir à la révision du Code du travail seront également poursuivis et parachevés, selon le Plan d’action. Outre ses efforts pour faire reculer le chômage y compris au profit des personnes sans qualifications et aux femmes au foyer, le gouvernement continuera à mobiliser tous les autres mécanismes de solidarité nationale au profit des personnes aux besoins spécifiques qu’il s’agisse des personnes âgées, ou handicapés. Il poursuivra également sa politique de transferts sociaux ainsi que de subventions directes ou indirectes, tout en conduisant un chantier de rationalisation de ces dépenses publiques de solidarité, de sorte qu’elles ciblent davantage leurs bénéficiaires réels.
Concernant la femme, le Plan d’action rappelle que « l’Etat a mis en place des dispositifs juridiques assurant la protection de la femme, contre la violence y compris en milieu conjugal, toute comme la loi offre des garanties à la femme en cas de séparation conjugale, et le cas échéant, l’intervention d’un dispositif public pour le versement de la pension », ajoutant que le gouvernement veillera donc au respect et au fonctionnement normal de ces dispositifs. « Le nouveau défi auquel l’Algérie s’est désormais attelé à relever consiste en la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques, ainsi qu’au niveau des entreprises, conformément à la Constitution. Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour faire progresser cette évolution qui est déjà une réalité ».
La promotion de la jeunesse est un objectif majeur du Gouvernement qui veillera à promouvoir une démarche fondée sur la mobilisation des énergies de cette catégorie de la population et de sa contribution au processus de développement national dans tous les domaines et sur la réponse aux aspirations légitimes de la jeunesse, à la lumière des évolutions de la société en général.