Le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR) a lancé, jeudi dernier, la 3e campagne de sensibilisation et de prévention contre les accidents de la route, durant le mois de Ramadhan, sous le slogan «Soyez prudents, pour un Ramadhan sans accidents».
Le CNPSR vise, à travers cette campagne, organisée sous le patronage du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, à sensibiliser les usagers de la route aux dangers des accidents de la route, notamment durant le mois de Ramadhan qui enregistre une hausse des indicateurs d’insécurité routière. A rappeler que les accidents de la route avaient fait durant le mois de Ramadhan dernier 352 morts et 3215 blessés. Le CNPSR a imputé la hausse de ces indicateurs au «changement des habitudes des usagers de la route durant le mois de Ramadhan, notamment le mode alimentaire et le sommeil». Par ailleurs, le programme de la campagne repose sur un volet médiatique assurant la diffusion de plusieurs spots de sensibilisation sur la conduite durant ce mois, à travers les radios thématiques et locales outre la diffusion de flashs de sensibilisation à travers les différentes chaînes télévisées et l’affichage de panneaux de sensibilisation au niveau des grands axes routiers, tout en intensifiant les programmes médiatiques visant à promouvoir la culture routière. S’agissant du volet de proximité, un programme de sensibilisation au niveau des espaces publics sera mis en œuvre tout au long de ce mois à travers l’organisation d’espaces de conduite virtuelle, d’une exposition sur la sécurité routière ainsi que d’autres ateliers consacrés aux enfants sur le même thème. En dépit des mesures répressives prises par les pouvoirs publics et des campagnes nationales de sensibilisation lancées à longueur d’années, les accidents de la route ne semblent pas avoir de répit. Et pour cause, une moyenne de neuf à dix personnes sont mortes quotidiennement, alors que des dizaines d’autres subissent des blessures plus ou moins graves, sans compter les dégâts matériels occasionnés. Il faut dire qu’avec ce phénomène qui prend de l’ampleur, les pouvoirs publics semblent de plus en plus résolus à prendre les mesures qui s’imposent pour endiguer ce fléau. C’est ainsi que la mise en place d’une stratégie gouvernementale à travers la Délégation nationale à la sécurité routière, s’avère impérative pour endiguer le phénomène des accidents de la route, a souligné récemment le chargé des activités au Centre national de prévention et de sécurité routières,Ahmed Naït El Hocine.
Rappelant l’annonce faite récemment par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, s’agissant de la création prochaine d’une délégation nationale chargée de la sécurité routière, Naït El Hocine a souligné que cette instance se chargera de «fixer la politique gouvernementale «en la matière, ainsi que de sa mise en œuvre. Il a expliqué que l’existence d’une telle structure s’est avérée «impérative» pour doter l’Algérie d’outils de collecte de données «performants et aux normes internationales», lesquels seront «fédérés en un système national, sans lequel on ne peut parler de politique gouvernementale» de sécurité routière. Ladite délégation, qui sera placée sous l’égide du Premier ministre, impliquera d’autres départements ministériels intervenant dans le domaine de la sécurité routière et devra être opérationnelle dés que les textes réglementaires la régissant seront finalisés et adoptés, a-t-il révélé.L’instance en question «sera une référence en matière de législation», étant donné que «beaucoup d’arrêtés existent déjà mais ne sont pas appliqués», de même qu’elle s’attellera aux missions de communication, de surveillance et de contrôle, à travers la mise en place de fichiers nationaux des infractions,des permis de conduire, etc.L’absence, jusque-là, d’un système national d’informations a pénalisé l’Algérie dans le classement par les instances internationales en matière d’accidents de la circulation, ces dernières ayant comptabilisé plus de 9000 morts par an au lieu des 4700 communiqués, a-t-il fait savoir, expliquant que tous les pays ne disposant pas de système d’informations aux normes internationales requises reçoivent «un coefficient spécial». Le système national permettra, par ailleurs une «meilleure lecture des accidents de la route et partant, une meilleure riposte à ce phénomène aux proportions inquiétantes», a ajouté Naït El Hocine.
Associant également les différents services de sécurité, ainsi que la société civile, appelée à intervenir au niveau local, la future délégation nationale à la sécurité routière «établira aussi des passerelles avec le monde universitaire et de la recherche qui fera des propositions aux pouvoirs publics», a poursuivi l’hôte du forum. Avec moins de 4,2% du nombre de morts et moins de 14,20 % de blessés, enregistrés en 2015 comparativement à 2014, le bilan durant l’année passée révèle une «légère baisse» des accidents de la route, s’est réjoui l’intervenant. Il a imputé ce fait aux mesures prises, ces dernières années, par l’Etat en vue de lutter contre «le terrorisme routier», citant, notamment l’application de mesures coercitives, ainsi que l’obligation du contrôle technique.