Les prix du pétrole reculaient hier en cours d’échanges européens, les investisseurs se concentrant sur le conflit commercial sino-américain qui menace la croissance mondiale, même si l’offre pourrait être affectée par les tensions au Moyen-Orient.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 70,18 dollars à Londres, en baisse de 5 cents par rapport à la clôture de lundi. A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de juin cédait 20 cents à 60,84 dollars. « Les incertitudes qui entourent le dossier des tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont évidemment obscurci les perspectives de la demande mondiale de pétrole, et cela pèse sur les cours », a résumé Lukman Otunuga, analyste. Alors que la guerre commerciale entre les deux pays vient de connaître une nouvelle flambée avec l’imposition mutuelle de droits de douane punitifs, le président américain Donald Trump a fait savoir qu’il s’entretiendrait avec ses homologues chinois mais aussi russe en marge du sommet du G20 prévu fin juin au Japon. Interrogé sur cette perspective, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a cependant déclaré n’avoir « aucune information pour le moment ». Mais alors que les autres valeurs à risque étaient plombées par ces rebondissements, le pétrole limitait ses pertes « en raison de craintes sur l’offre », a commenté Michael van Dulken, analyste. La tension monte au Moyen-Orient, où les Etats-Unis ont durci leurs sanctions contre l’Iran et où les Emirats arabes unis ont promis une enquête « professionnelle » et transparente sur le « sabotage délibéré » de quatre navires dans le Golfe, près du détroit d’Ormuz. L’Iran, qui avait menacé de bloquer le passage de ce détroit crucial au commerce mondial d’or noir, a nié toute responsabilité, mais « les participants du marché sont désormais bien plus conscients du risque qui entoure cette région », ont commenté les analystes.
R.E