La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a affirmé, lundi à Alger, que l’Algérie avait accordé ces dernières années « un intérêt particulier » au patrimoine culturel subaquatique, qui s’est traduit par « des développements concrets » en termes de méthodes de recherche et d’exploration ainsi que des technologies utilisées.
Présidant le lancement des travaux du colloque international d’Algérie sur le patrimoine culturel subaquatique (26-27 février), au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, la ministre a précisé que le domaine de la recherche dans le patrimoine culturel subaquatique en Algérie avait connu durant ces dernières années « des développements concrets » quant aux principaux concepts encadrant les méthodes de recherche et d’exploration sur le terrain et les technologies utilisées dans les différentes étapes de recherche, de préservation et de valorisation. A cet égard, la ministre a rappelé les efforts consentis par le secteur de la Culture et des Arts pour la protection du patrimoine culturel national, « souvent objet de tentatives de vol et de contrebande ». Et d’ajouter: « la protection du patrimoine ne saurait être assurée loin des objectifs de ce colloque, à savoir la mise en place d’un plan national exécutif pour la recherche et la définition des indicateurs et des points référentiels pour l’encadrement de la protection et la valorisation conformément aux principes et aux références de la convention de l’Unesco de 2001 et ce, à travers l’adoption de méthodes modernes de recherche et d’exploration, ainsi que l’élaboration de la carte archéologique du patrimoine subaquatique, étant une priorité nationale urgente pour parachever la carte archéologique du patrimoine national ». La ministre a appelé, dans ce sillage l’ensemble, des acteurs en la matière à « activer et à faciliter les procédures nécessaires pour entamer de travail de terrain en coordination avec les secteurs et instances concernés », l’objectif étant, ajoute Mme Mouloudji, « la mise en place des mécanismes idoines pour la sauvegarde et la valorisation de ce legs conformément aux références juridiques et les conventions signées ». S’agissant de la coordination avec l’Unesco, la ministre a rappelé la conférence extraordinaire du Conseil consultatif scientifique et technique de ladite convention (STAB) tenue à Alger le 28 octobre 2019 sous la présidence de l’Algérie. Organisée pour la première fois en dehors du siège de l’Unesco, cette conférence faisait suite aux travaux de la session ordinaire de la même année. L’Algérie avait participé également en août 2022 avec des chercheurs en archéologie à une opération internationale conjointe d’exploration et de recensement archéologique sous l’égide de l’Unesco, a-t-elle ajouté. Intervenant à cette occasion, le directeur régional du Bureau de l’Unesco, Eric Falt, a salué l’organisation, par l’Algérie de ce colloque, qui permettra de « concrétiser nombre d’objectifs, à savoir la sensibilisation de l’opinion publique à l’importance du patrimoine subaquatique et les risques le menaçant », ajoutant que « ces objets archéologiques et ces épaves constituent en effet un trésor national et un patrimoine civilisationnel », d’où, « la nécessité de les protéger juridiquement, de lutter contre le trafic illicite et les vols détruisant ces sites ». Falt a souligné « l’importance de consolider la coopération régionale et internationale pour renforcer la protection et la valorisation ». Ce colloque, qui s’est déroulé en présence de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, a connu l’intervention de l’expert international algérien en patrimoine culturel mondial, Mounir Bouchenaki, qui a affirmé que « l’initiative algérienne portant organisation de cette rencontre revêt une dimension internationale considérable, eu égard à l’importance de la Convention de 2001 relative au patrimoine culturel subaquatique, qui ne figurait pas auparavant parmi les résolutions et les lois ».Le littoral algérien, qui s’étend sur plus de 1.600 km, recèle des monuments et des épaves de différentes époques, que l’on peut retrouver à travers plusieurs wilayas à l’instar d’Oran, d’Ain Témouchent, d’Annaba et de Tipasa, grâce aux potentialités techniques et économiques qui n’étaient pas disponibles avant, a expliqué l’expert.Et de conclure: « Nous pouvons tirer profit de cette rencontre scientifique pour entamer le recensement des documents relatifs à la richesse subaquatique en Algérie en prévision des prochaines étapes, mais aussi pour envisager la révision des textes juridiques compte tenu des nouvelles données et concepts en la matière et de la nécessité de mettre en place un centre dédié à la recherche dans le domaine du patrimoine subaquatique ».
M.Toumi / Ag