Le gouvernement et le patronat procéderont à la signature, ce jeudi au siège de la centrale syndicale, la charte du partenariat public-privé qui devrait accélérer le processus de mise en place d’une économie nationale mixte au bénéfice du développement et de l’industrialisation du pays.
En vertu de cette charte, la contribution du secteur privé doit constituer une option incontestable dans le concours des réalisations économiques et ce, pour tirer profit de ses capacités d’innovation, de sa technicité, de son efficience et de ses possibilités de financement.
A cet égard, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd avait insisté dernièrement sur l’importance d’une loi régissant le partenariat public-privé qui assurera la transparence et la protection des opérateurs qui s’y engagent. « Il faut s’atteler tout de suite à mettre en place une législation régissant le contrat public-privé national. Il faut que ce soit une loi immédiatement applicable et non pas une série de 20 ou 30 décrets », avait-il martelé, précisant que cette loi doit consacrer, selon lui, la transparence et la protection de l’opérateur public qui s’engage dans un contrat de partenariat avec un opérateur privé.
Pour lui, le moment est venu de favoriser l’éclosion d’une dynamique d’investisseurs innovateurs et porteurs de projets facilitant l’industrialisation de l’Algérie dans tous ses compartiments. « En fait, c’est à grands pas que nous voulons, en tant que signataires du Pacte national économique et social de croissance, asseoir de manière définitive notre économie nationale et gagner la lutte contre le chômage et l’importation, en consacrant ainsi la croissance et le progrès », a-t-il noté.
Selon Sidi Said, la participation du secteur économique privé « sans aucun tabou » à l’industrialisation nationale en complément avec le secteur public, contribuera à l’élargissement du tissu industriel pourvoyeur d’emplois. Concernant les préalables à l’instauration effective de ce partenariat, il serait primordial, a-t-il poursuivi, de pallier à la contrainte du manque d’informations économiques et d’alimenter également une banque de données sur la production nationale en vue de déclencher le processus d’investissement. En vue de « huiler » les rouages du partenariat entre les opérateurs des deux sphères publique et privée, il faudrait également, a-t-il considéré, que les opérateurs économiques prennent connaissance des secteurs porteurs en Algérie, ce qui boostera leur attrait et leurs ambitions à y investir.
A cet effet, M. Sidi Saïd a indiqué que l’élan vers l’investissement notamment dans le cadre du PPP, permettra l’atteinte de l’objectif tant visé qui est la résorption du chômage et la création d’emplois. D’autre part, le responsable syndical a estimé que le secteur de l’Industrie devrait se dresser en locomotive des autres secteurs, en terme de développement de l’investissement et de la création de croissance et aussi en terme de création d’un écosystème économique national basé sur une synergie bénéfique entre les différentes offres et des demandes.
De son côté, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait indiqué que le gouvernement allait prendre une série de décisions pour la relance économique et, particulièrement, en faveur des entreprises locales. S’agissant des actions prévues, M. Ouyahia a cité la relance de l’investissement public à travers un budget d’équipement de plus de 4.000 milliards DA en 2018, en hausse de 1.000 milliards DA comparativement à 2017. Ces dépenses publiques comporteront, entre autres, plus de 250 milliards DA destinés directement au développement local, ainsi que plus de 260 milliards DA destinés à la bonification des taux d’intérêts.
Le gouvernement compte aussi remettre en activité le Programme de soutien à l’agriculture décidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2009, mais qui a été contrarié par la crise financière. Le Premier ministre a considéré que la réactivation du Fonds national de l’investissement (FNI) pour accompagner les investissements majeurs, et le maintien de l’ensemble des mesures de soutien à l’investissement et de bonification des crédits bancaires à l’investissement, étaient aussi prévus. Selon lui, la bataille contre l’informel n’est pas seulement du ressort de l’Etat mais constitue aussi une affaire collective dans laquelle les opérateurs économiques doivent également s’impliquer. Concernant les marchés publics, M. Ouyahia a souhaité que les entreprises algériennes arrivent à prendre la totalité de la demande publique, précisant qu’une enveloppe de 260 milliards de DA relevant du budget équipement de 2018 sera destinée au financement de divers projets dont les établissements éducatifs, les logements et les routes essentiellement.