Le siège imposé depuis plus de 80 jours par l’entité sioniste au nord de la bande de Ghaza met en danger la vie de 75.000 Palestiniens encore présents dans la zone, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans un communiqué publié samedi sur son site, l’OMS se dit « consternée par le raid mené vendredi contre l’hôpital Kamal Adwan, qui a mis hors service le dernier grand établissement de santé du nord de Ghaza. Le démantèlement systématique du système de santé et le siège qui dure depuis plus de 80 jours dans le nord de Ghaza mettent en danger la vie des 75.000 Palestiniens qui se trouvent encore dans la zone ».Selon les premiers rapports, sur lesquels s’est appuyée l’OMS, certaines zones de l’hôpital ont été brûlées et gravement endommagées lors du raid, notamment le laboratoire, l’unité chirurgicale, le département d’ingénierie et de maintenance, la salle d’opérations et le magasin médical.L’agence onusienne a rapporté qu' »au cours des deux derniers mois, la zone autour de l’hôpital est restée très instable et des attaques ont eu lieu presque quotidiennement. Cette semaine, des bombardements dans ses environs ont tué 50 personnes, dont cinq travailleurs de la santé de l’hôpital Kamal Adwan ».L’hôpital Kamal Adwan « est désormais vide », a constaté l’OMS, affirmant que vendredi soir, les 15 patients critiques restants, 50 soignants et 20 agents de santé ont été transférés à l’hôpital indonésien, qui ne dispose pas de l’équipement et des fournitures nécessaires pour prodiguer des soins adéquats.L’OMS est « profondément préoccupée » par leur bien-être, ainsi que par celui du directeur de l’hôpital Kamal Adwan, qui a été arrêté pendant le raid. L’OMS a affirmé avoir perdu contact avec lui depuis le début du raid.L’Organisation mondiale de la santé a noté que le raid contre l’hôpital Kamal Adwan fait suite à des restrictions d’accès de plus en plus strictes et à des attaques répétées. Depuis début octobre 2024, l’OMS a recensé au moins 50 attaques contre des établissements de santé ou à proximité. Elle a fait savoir que malgré les besoins de plus en plus criants en services et fournitures d’urgence et de traumatologie, « seules 10 des 21 missions de l’OMS à Kamal Adwan ont été partiellement facilitées entre début octobre et décembre ».Le communiqué souligne que « les efforts de l’OMS et de ses partenaires pour maintenir les opérations des hôpitaux ont été réduits à néant. L’hôpital Kamal Adwan étant totalement hors service, et l’hôpital Al-Awda étant à peine opérationnel et gravement endommagé par les récentes frappes aériennes, le système de santé vital pour les habitants du nord de Ghaza atteint un point de rupture ».Pour conclure, l’OMS a appelé à « garantir de toute urgence que les hôpitaux du nord de Ghaza puissent bénéficier d’un soutien pour redevenir fonctionnels ».