Oxford Business Group: L’Algérie met l’accent sur la durabilité environnementale et la gestion des déchets

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Photo conception L'Echo d'Algérie@

Des organisations communautaires et d’entreprises se sont associées au gouvernement algérien afin d’entamer une action collective visant à apporter des solutions aux problèmes environnementaux d’Alger, en lançant une initiative destinée à améliorer la durabilité écologique et la gestion des déchets dans la capitale algérienne, a indiqué Oxford Business Groupe (OBG) dans un document publié sur son site web.

Début février, l’association à but non lucratif algérienne SIDRA avait lancé, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables et l’Agence belge de développement, le projet Ecodzair, avec pour objectif d’accroître la coopération entre la wilaya d’Alger et les groupes de la société civile dans le domaine environnemental, note OBG. Dans le cadre de cette initiative, 10 associations spécialisées dans les questions environnementales proposeront des ateliers afin de renforcer les capacités existantes de la ville et de faire participer la société civile locale à la protection de l’espace public en réduisant les décharges sauvages (ou illégales) et d’autres types de pollution. SIDRA a profité du lancement de février pour signer un accord de partenariat avec l’APC de Belouizdad où elle mettra en place sa première campagne de sensibilisation. L’annonce de l’initiative Ecodzair a été suivie mi-février de la mise sur pied d’un programme pilote de recyclage auquel participent 20 hôtels. Le programme, issu d’un accord entre les hôtels, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, et l’Entreprise publique de gestion des centres d’enfouissement technique, permettra à ses participants de dégager des revenus supplémentaires grâce au recyclage des déchets. Une fois le programme pilote achevé, tous les hôtels, établissements touristiques et restaurants classés participeront à cette initiative de développement durable.

L’économie verte comme stratégie nationale en Algérie

Ce projet s’inscrit dans un ensemble plus vaste de politiques qui visent à apporter des solutions aux problèmes environnementaux et à diversifier une économie dépendante des hydrocarbures par le biais du développement de l’économie verte, souligne OBG qui rappelle que dans le domaine de la gestion des déchets, le schéma directeur se concentre sur des solutions de valorisation des déchets, qui requièrent, notamment, des investissements susceptibles d’établir un écosystème compétitif. De plus, la stratégie environnementale mise en place par le gouvernement à l’horizon 2035 s’appuie déjà sur deux projets phares destinés à répondre aux préoccupations rencontrées dans les zones urbaines : le Programme national de gestion des déchets solides municipaux (PROGDEM) et le Plan national de gestion des déchets spéciaux (PNAGDES). Ces programmes ont entraîné l’éradication de plus de dépôts de déchets informels à travers le pays, le plus grand d’entre eux, situé dans la banlieue d’Oued Smar, ayant été, depuis, transformé en jardin public, ainsi que la réalisation de 177 sites d’enfouissement technique de déchets ménagers et de 38 autres pour les déchets internes. Ces initiatives ont également permis de créer 47 établissements publics à caractère industriel et commercial, 16 centres de tri des déchets ménagers et 5 déchetteries. Ensemble, le PROGDEM et le PNAGDES procèdent à la gestion d’environ 13 millions de tonnes de déchets ménagers par an, dont plus de 7 millions de tonnes sont récupé- rables ou recyclables, indique la même source. Si les efforts déployés par le secteur public ont su améliorer la gestion des déchets ménagers, la récupération des déchets et le recyclage constituent toujours en grande partie des activités informelles, ouvrant la voie à une participation accrue du secteur privé, note OBG. Le marché potentiel du recyclage en Algérie, qui produit 16 millions de tonnes de déchets par an, a été estimé à plus de 500 millions de dollars, selon les chiffres du secteur, «ce qui montre bien qu’une gestion et une récupération insuffisante des déchets représentent non seulement des risques sanitaires mais également des occasions manquées», relève le rapport d’OBG. L’enlèvement, le transport et le traitement des déchets, tout comme le recyclage, sont considérés comme des secteurs présentant un fort potentiel de création d’emploi et d’investissement. En outre, des discussions sont actuellement en cours entre différentes entités gouvernementales sur le cadre réglementaire de la Délégation de Service Public (DSP). Ce type de partenariat public-privé permettrait aux collectivités locales de confier la gestion de projets complexes ou nécessitant des investissements lourds au secteur privé, précise OBG. Les DSP constitueraient ainsi une opportunité pour les wilayas et les communes de développer des solutions intégrées de gestion des déchets, focalisées sur leurs besoins spécifiques via la rédaction de cahiers des charges adaptés, tandis que les entreprises spécialisées seraient en mesure de leur apporter un haut niveau d’expertise. L’Agence nationale des déchets (AND) joue un rôle central dans la politique de promotion des investissements, en accompagnant notamment les collectivités locales dans la rédaction du cahier des charges et l’établissement d’une stratégie de long terme. L’adoption prochaine de nouvelles lois qui simplifieront la création d’entreprises, ainsi que la mise en place de mesures fiscales spécifiques, aura pour effet de stimuler le secteur en rendant la formalisation plus attractive pour les entreprises du secteur informel.