Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré, mardi, qu’il était encore possible de mettre fin au coup de force au Niger via la diplomatie. «Nous restons concentrés sur la voie diplomatique pour obtenir les résultats que nous voulons, à savoir le retour à l’ordre constitutionnel, et je crois qu’il continue d’exister une marge pour obtenir ce résultat par la diplomatie», a déclaré Blinken à la presse.
Il a ajouté que «la pression exercée par plusieurs pays, notamment par l’intermédiaire des pays de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sur les militaires responsables du bouleversement de l’ordre constitutionnel au Niger est de plus en plus forte». «Je pense qu’ils doivent prendre cela en compte, au même titre que le fait que leurs actes les ont isolés du reste de la région et du monde», a, en outre, noté le secrétaire d’Etat américain. Le président légitime de la République du Niger, Mohamed Bazoum, est retenu depuis fin juillet par des membres de sa garde. Plusieurs pays, dont l’Algérie, et des organisations internationales ont appelé au rétablissement de l’autorité constitutionnelle dans le pays.
Les pays de la Cedeao discuteront à Accra, «des meilleures options» quant à leur décision d’activer et de déployer la «force en attente»
Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest discuteront jeudi et vendredi à Accra, et feront part aux dirigeants de la Cedeao «des meilleures options «quant à leur décision d’activer et de déployer la «force en attente», selon des sources militaires régionales. Les dirigeants ouest-africains ont donné leur feu vert à l’opération jeudi lors d’un sommet, tout en déclarant qu’ils espéraient toujours une solution pacifique à la crise. Les décisions de la Cedeao ont reçu le «plein soutien» de la France, ainsi que des Etats-Unis qui soutiennent «le leadership et le travail de la Cedeao» pour le «retour à l’ordre constitutionnel». Ces deux pays avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les jihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé. L’organisation a ordonné «le déploiement de la force en attente de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger», a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l’issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger. Il n’était pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger.Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer «parvenir à une résolution pacifique», ajoutant : «Tout n’est pas perdu». «Aucune option n’est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera à notre place», a-t-il ajouté. Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet «que la Cedeao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau» lorsque l’ordre constitutionnel était menacé.