« Le président se rendra en Syrie avant la mi-janvier pour une visite officielle qui durera deux jours », a indiqué cette source à l’AFP sans précision de date. Seule indication, le chef de l’Etat mauritanien doit effectuer cette visite avant un sommet économique et social qui réunira les membres de la Ligue arabe à Beyrouth du 16 au 20 janvier.
La Mauritanie n’avait pas suivi le mouvement de boycottage du régime de Bachar al-Assad prôné par plusieurs pays arabes, dont ceux du Golfe, après la répression sanglante qui s’était abattue sur les manifestants syriens. Elle avait maintenu ouverte son ambassade à Damas, tout comme celle de la Syrie à Nouakchott. Des échanges et des visites au niveau ministériel se sont poursuivis entre les deux pays et Nouakchott s’est opposé à l’octroi du siège de la Syrie à la Ligue arabe à l’opposition syrienne lors du sommet qui s’est tenu en 2016 dans la capitale mauritanienne.
Mohamed Ould Abdel Aziz dans les pas d’Omar El-Bachir
Le déplacement de Mohamed Ould Abdel Aziz en Syrie fait suite à celui du président soudanais le 17 décembre 2018. Sous mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et génocide au Darfour, Omar el-Béchir a effectué son voyage à bord d’un avion russe, Khartoum et Moscou étant d’accord pour que la Syrie retrouve « son rôle important dans la région dès que possible » et qu’elle réintègre la Ligue arabe.Une visite qui ne lui aura pas porté bonheur. Dès le lendemain, des milliers de manifestants se sont soulevés dans plusieurs villes soudanaises contre l’augmentation du prix du pain et de l’essence dans un premier temps. Ces manifestations se sont rapidement transformées en contestation politique d’Omar el-Béchir avec, notamment, une reprise du slogan des printemps arabes de la Tunisie à la Syrie : « Le peuple veut la chute du régime » et une demande de son départ par une vingtaine de partis.