La maladie de Parkinson est souvent associée aux tremblements caractéristiques. Cependant, des symptômes précoces, moins connus, peuvent se manifester bien avant l’apparition de ces signes moteurs. Identifier ces manifestations initiales est crucial pour un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée. La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative progressive touchant principalement les neurones dopaminergiques de la substance noire du cerveau.
Si les tremblements, la rigidité et la bradykinésie sont les symptômes les plus reconnus, la pathologie débute souvent par des signes non moteurs, parfois des années avant l’apparition des troubles du mouvement. Ces symptômes précoces, souvent méconnus, peuvent passer inaperçus ou être attribués à d’autres causes. Les reconnaître permet une détection plus rapide de la maladie, ouvrant la voie à des interventions thérapeutiques plus efficaces. L’un des signes avant-coureurs les plus fréquents de la maladie de Parkinson est l’hyposmie, c’est-à-dire une diminution de l’odorat. Cette altération peut survenir plusieurs années avant les symptômes moteurs. Les patients rapportent une difficulté à percevoir certaines odeurs ou une perte totale de l’odorat. Ce phénomène s’explique par l’accumulation anormale de la protéine alpha-synucléine dans les bulbes olfactifs, perturbant ainsi la transmission des signaux olfactifs. Bien que l’hyposmie puisse être liée à diverses conditions, sa présence chez des individus à risque doit alerter et conduire à une évaluation neurologique approfondie. Les perturbations du sommeil, notamment le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP), sont également des indicateurs précoces de la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes de TCSP agissent physiquement leurs rêves, pouvant entraîner des mouvements brusques, des paroles ou des cris pendant le sommeil. Ce trouble résulte de la dégénérescence des structures cérébrales régulant le sommeil paradoxal.
Des études ont montré que le TCSP précède souvent de plusieurs années le développement des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, faisant de ce trouble un marqueur préclinique important. La constipation chronique est un autre symptôme précoce fréquemment observé chez les futurs patients parkinsoniens. Cette manifestation résulte de l’atteinte du système nerveux entérique, responsable de la régulation des fonctions intestinales. La présence de dépôts d’alpha-synucléine dans les neurones intestinaux perturbe la motilité digestive, entraînant un ralentissement du transit. Bien que la constipation soit courante dans la population générale, son apparition soudaine ou son aggravation sans cause apparente chez des individus par ailleurs en bonne santé doit inciter à une vigilance accrue quant au risque de développement de la maladie de Parkinson. La reconnaissance de ces symptômes non moteurs précoces – hyposmie, troubles du sommeil et constipation – est essentielle pour une détection anticipée de la maladie de Parkinson. Une identification précoce permet d’envisager des stratégies thérapeutiques visant à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie des patients. Il est donc primordial que les professionnels de santé et le grand public soient informés de ces signes avant-coureurs pour favoriser un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée.