Lutte contre le cancer: L’Algérie fait un bond significatif

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L’Algérie a significativement développé ses capacités de traitement, d’impressionnants moyens ont été déployés dans la formation et la prévention, malgré tout il reste encore du chemin.

En septembre 2017, la wilaya de Tlemcen a réceptionné son premier centre anticancer (CAC). Le nombre de structures consacrées à la lutte contre le cancer en Algérie est ainsi passé à quinze infrastructures, dont cinq dans le privé. Selon le professeur Messaoud Zitouni, coordonnateur du Plan national anti-cancer. Sur la même période, le nombre d’appareils de radiothérapie installés est passé de sept à trentedeux.

Un investissement considérable engagé par les autorités sanitaires pour palier aux délais souvent très longs que rencontraient les patients dépistés avant d’être traités. Comme c’est le cas dans la plupart des pays en voix de développement, s’il est possible d’avoir accès à la chirurgie, voire à la chimiothérapie, il est beaucoup plus difficile de pouvoir profiter de la radiothérapie, car elle nécessite un accélérateur de particules dont le coût peut dépasser 3 millions €.

La transition épidémiologique, qui fait du cancer l’une des principales causes de mortalité sur le continent, avec 42 720 nouveaux cas de cancer répertoriés en 2015 en Algérie et près de 61 000 attendus en 2025.

Ouverture de quatre nouveaux centres anti-cancer prévue en 2018

Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui avait annoncé que quatre nouveaux centres de lutte contre le cancer seront ouverts dans le courant de l’année 2018. Ces 4 nouveaux centres anti-cancer seront situés à Tizi-Ouzou, El Oued, Béchar et Adrar. Leur entrée en service portera à 17 le nombre de centres publics de lutte contre le cancer répartis à travers l’Algérie. L’annonce du ministre de la Santé intervenait dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre le cancer, coïncidant avec le 4 février de chaque année. «Plus de 37 milliards de dinars ont été mobilisés pour l’acquisition des médicaments des classes de la cancérologie et de l’hématologie, ce qui représente 60 % de la totalité des achats de la PCH pour l’année 2017», avait par ailleurs affirmé Mokhtar Hasbellaoui. «L’amélioration de l’offre en oncologie médicale se traduit aujourd’hui par l’existence de 41 services et 77 unités fonctionnels couvrant les 48 wilayas, avec la disponibilité des médicaments d’oncologie, alors que l’amélioration de l’offre en radiothérapie se traduit par l’existence de 36 accélérateurs linéaires fonctionnels dont 10 au niveau du secteur privé contre 7 accélérateurs en 2013», avait-t-il également souligné. Douze autres accélérateurs sont aussi en cours d’installation au niveau des quatre centres anticancer qui seront opérationnels cette année.

En 2017, près de 500 000 cancéreux étaient recensés dans le pays. Le professeur Mokhtar Hamdi Chérif, fondateur du premier registre du cancer d’Algérie, à Sétif, en 1989, et président de l’association «Ennour», qui vient en aide aux personnes malades : «Aujourd’hui, dans notre ville, un patient peut obtenir un rendez-vous en moins de deux mois grâce aux trois accélérateurs en service.» Dans le cadre du programme en cours, cinq CAC doivent encore être réceptionnés d’ici un an dans le public, et un autre dans le privé, autorisé depuis 2008 à participer à la lutte contre le cancer. En revanche, «les discussions sont toujours en cours pour déterminer comment l’assurance maladie, qui rembourse les frais dans le public, peut participer à la prise en charge de nos patients», explique le docteur Saïd Mahmoudi. L’hôpital privé qu’il a ouvert en 2015 à TiziOuzou est équipé du premier PET-Scan à l’échelle nationale, un appareil qui permet de détecter des tumeurs cancéreuses. Toujours en termes d’organisation, les spécialistes s’accordent sur le fait que les futurs services de radiothérapie soient installés au sein des CHU afin de constituer des pôles de santé complets. L’Algérie pourrait disposer d’une cinquantaine d’accélérateurs à l’horizon 2020. L’urgence actuelle est d’améliorer les capacités de prévention et de dépistage dans un pays où 70 % des personnes sont diagnostiquées à un stade tardif.