Une convention de coopération a été signée, dimanche à Alger, entre le ministère de la Poste et des Télécommunications et la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC). Cet accord stratégique vise à renforcer les capacités du secteur en matière de lutte contre la corruption, de transparence et de bonne gouvernance.
La convention a été paraphée par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, et la présidente de la HATPLC, Salima Mousserati, en marge d’une journée d’étude organisée conjointement au siège de la direction générale d’Algérie Télécom. L’événement, placé sous le thème « La prévention des crimes de corruption dans les établissements publics économiques », s’est articulé autour du cadre juridique et des outils de prévention applicables dans les entreprises publiques. Selon les deux parties, cet accord définit un ensemble d’activités et de mesures destinées à accompagner le ministère dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption. Il prévoit également l’évaluation des efforts engagés, ainsi que la préparation et la mise en œuvre de sessions de formation au profit des cadres du ministère, de ses structures et de ses établissements. Lors de son intervention, M. Zerrouki a souligné que le thème de la journée d’étude « constitue l’essence même de la bonne gouvernance et représente une culture de travail fondée sur l’engagement collectif », conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en matière de moralisation de la vie publique. Il a rappelé que la transparence repose sur une démarche proactive intégrant plusieurs mécanismes déjà engagés par le secteur. Parmi eux figurent l’installation d’une commission ministérielle pour le suivi permanent de la prévention et de la lutte contre la corruption, l’adoption d’un dispositif de prévention des conflits d’intérêts, le lancement d’une plateforme numérique dédiée aux pétitions et aux propositions, ainsi que l’organisation du premier concours national de recrutement d’Algérie Poste fondé sur des algorithmes de sélection garantissant l’égalité des chances. Ces mesures, note le ministre, visent à faire des établissements du secteur un environnement où prévalent « discipline, équité et transparence ». Elles s’inscrivent dans le cadre d’une convention-cadre ambitieuse avec la HATPLC portant sur la formation des cadres, la mise en place d’une cartographie des risques de corruption et la consolidation des bonnes pratiques managériales. De son côté, Mme Mousserati a insisté sur la nécessité d’ancrer la transparence afin d’améliorer le climat des affaires, notamment à travers la généralisation du e-paiement pour réduire le recours aux transactions en espèces. Elle a souligné l’importance de développer des mécanismes de coopération entre les secteurs public et privé, et de renforcer la compétitivité des start-up et micro-entreprises. Elle a rappelé que, conformément à l’article 7 de la loi 22-08, les entreprises publiques économiques seront tenues d’adopter des dispositifs de transparence efficaces dès la publication du texte réglementaire d’application. Ce dernier vise à instaurer des mécanismes opérationnels destinés à renforcer l’intégrité et la responsabilité au sein des administrations, collectivités locales, associations et autres institutions publiques. Dans le cadre de la convention signée, le secteur de la Poste et des Télécommunications devra élaborer une cartographie des risques pour identifier les situations les plus exposées à la corruption, proposer des solutions, et mettre en place des plans institutionnels efficaces. Ce travail doit également s’accompagner d’un renforcement de la reddition de comptes et de la transparence auprès des agents publics. Mme Mousserati a également mis en avant le rôle central de la numérisation, considérée comme un levier majeur d’intégrité et de transparence grâce aux outils modernes qu’elle offre pour assurer un suivi rigoureux des opérations et garantir l’accès à l’information. La journée d’étude a été marquée par plusieurs interventions portant sur le cadre juridique de la prévention de la corruption, les dispositifs internes des entreprises économiques, ainsi que la thématique de la dépénalisation de l’acte de gestion.
Sarah Cheriet






