L’université à la croisée des chemins

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On évoque beaucoup l’école algérienne et ses divers problèmes dont ces grèves qui n’en finissent pas mais on parle si peu de l’université qui n’est pas dans une situation reluisante, loin s’en faut. C’est le ministre du secteur lui-même qui vient de reconnaître l’échec du fameux système LMD instauré il y a une dizaine d’années, dans la précipitation et sans que toutes les parties concernées n’aient été consultées. Aujourd’hui on nous annonce froidement que près de 200.000 titulaires de master formés annuellement, ne trouvent pas d’emplois parce que la formation est totalement inadaptée au marché du travail. Pourtant la bonne vieille formule de la licence et du doctorat avait ses lettres de noblesses et à cette époque, on pouvait aisément faire carrière dans les entreprises économiques ou à l’université même. Mais le ministre de l’Enseignement supérieur devrait faire une analyse plus approfondie et dresser un état des lieux réalistes d’une université devenue au fil des ans une grosse administration gérée au gré des humeurs des recteurs qui sévissent contre d’éminents professeurs au lieu de s’atteler à adapter l’université aux nouveaux défis du pays. En réalité l’université s’est éloignée de son rôle de pôle du savoir universel pour devenir une enclave idéologique où des vigiles sont chargés de surveiller la tenue vestimentaire des étudiantes au grand mépris de la vocation du savoir et de la connaissance. D’autre part, devenue une entreprise des carriéristes qui ne produisent rien, l’université est un grand collège où d’éminents professeurs subissent toutes sortes de brimades allant parfois jusqu’au licenciement tandis que des bourses et des stages de formation à l’étranger sont attribués au gré des accointances et non selon le mérite intellectuel. Il fut un temps lointain où le mot d’ordre était « une université ouverte aux réalités nationales» et on formait selon les besoins de l’économie. Qu’en est-il aujourd’hui où des charretées de diplômés sont contraints au chômage, sans même maîtriser une langue…?