Licences d’importation: «Le dispositif a montré ses limites», selon Benmeradi

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Le système des licences d’importations, entré en vigueur en 2016, sera supprimé en 2018. Le dispositif qui a fait précédemment l’objet de plusieurs critiques, semble avoir failli à sa mission. Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, à l’origine de cette annonce, a expliqué, lors d’une réunion avec les cadres de son secteur, que le dispositif a non seulement «montré ses limites», mais c’est aussi un système «bureaucratique».

Selon le ministre le système manque aussi de «transparence» sans compter qu’il a engendré parfois des problèmes d’approvisionnement. Le premier ministre Ahmed Ouyahia, rapporté par un média a fait part récemment, de l’annulation de la plus part des licences. Il avait toutefois cités trois produits qui resteront sous le régime, à savoir les véhicules, le ciment et les produits issus de l’industrie sidérurgique. Aussi, pour écarter toute éventualité de suppression du dispositif, l’on avait évoqué la suspension d’importation de certains produits comme les fruits secs, dont «l’importation a dépassé les limites autorisées» ou encore les cosmétiques et certains produits alimentaires comme les biscuits, confiseries et chocolat. Ces produits avait-on expliqué, étaient produits en Algérie. En définitive, les véhicules seront concernés par la suppression des licences d’importation dès 2018. Pour le ministre, les «contingentements quantitatifs d’importations ne pourraient être réinstaurés qu’en cas de nécessité» et uniquement pour les véhicules assurant le transport de marchandises, transport de personnes et véhicules de tourisme. Seront exclus, les «collections CKD/SKD destinés au montage et de certains véhicules et engins spéciaux». Concernant les contingents tarifaires fixés dans le cadre de l’Accord d’association avec l’Union européenne et portant sur certains produits agricoles et agro-alimentaires, le ministre confirme leur réouverture pour 2018, sous condition. Et comme condition, il entend dire que l’accès à ces contingents se fera par adjudication et en référence au modèle type de cahier des charges fixant les conditions et les modalités. Ce cahier des charges, confirme-t-il, est d’ailleurs en cours d’approbation par arrêté conjoint entre les ministères du Commerce et des Finances.

Un nouveau dispositif d’encadrement des importations prévu

Comme mesure alternative à la suppression de ce dispositif, Benmeradi évoque l’application de mesures d’encadrement du commerce extérieur. Ces mesures auront pour objectif de «protéger la production nationale et d’éviter une nouvelle envolée de la facture d’importations». Selon ses pronostics, les importations devraient atteindre à la fin 2017 les «45 milliards $ contre 46,7 milliards $ à fin 2016». Pour l’année 2018, la facture d’importation devrait baisser à «30 milliards de dollars, avait annoncé le ministre précédemment. Au mois d’octobre dernier, l’on avait annoncé l’application de nouvelles mesures entrant dans le cadre de la réduction de la facture d’importations. Il s’agit de relever les «droits de douanes et de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur certains produits finis importés». Intervenant lors de la même journée, le ministre a en effet confirmé cette action. Il informe que ces deux mesures permettront à la fois, l’ «amélioration de la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés» ainsi qu’à «valoriser les recettes budgétaires sur les opérations d’importation de certains produits de luxe». Ainsi, on prévoit de suspendre l’importation d’une liste de marchandises. Sur le court ou moyen terme, cela n’a pas été confirmé par le ministre ; cependant, ce dernier laisse croire que la mesure pourra être «maintenue jusqu’au rééquilibrage de la balance des paiements». La balance des paiements a enregistré un déficit de 11,06 milliards de dollars au 1er semestre 2017 contre un déficit de 14,61 milliards $ au même semestre de 2016. La fin du monopole de certains opérateurs économique sur le commerce extérieur n’a pas donné les résultats auxquels on s’attendait. De même pour la satisfaction de la demande nationale par la production nationale pour substituer à l’importation.