L’exercice physique intense peut dynamiser notre cerveau pendant cinq ans

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Si l’on connaît aujourd’hui les bienfaits du sport sur le corps, on sait aussi leur pouvoir sur notre esprit et nos capacités cognitives. Ces effets sur le cerveau peuvent être indirects, tels qu’une meilleure oxygénation et une amélioration du métabolisme.

Mais la pratique d’une activité sportive libère aussi un certain nombre de molécules psychoactives, telles que les endorphines, pouvant jouer sur l’humeur et les circuits de la douleur, rapporte une étude sur le cerveau. L’activité physique permettrait même une “amélioration des capacités cognitives”, et elle pourrait “protéger de certaines pathologies du cerveau telles que les maladies neurodégénératives et la dépression”, poursuit l’etude. C’est pourquoi des chercheurs de l’Université de Queensland, en Australie, ont voulu étudier l’effet de l’exercice à long terme sur le cerveau de personnes âgées. Dans l’étude, publiée dans la revue Aging and Disease, ils se sont aperçus, que plusieurs séances par intervalles, à haute intensité, stimulent les fonctions cérébrales pendant 5 ans.

Une amélioration des capacités cognitives, même après l’arrêt de l’effort

Pour effectuer leurs analyses, les chercheurs ont recruté 151 participants, tous âgés de 65 à 85 ans, et les ont répartis en trois groupes d’exercice pendant six mois, pour mesurer l’impact de trois niveaux d’intensité. Le premier groupe réalisait principalement des exercices concernant la fonction motrice, l’équilibre et les étirements. Pour le second groupe, l’intensité était moyenne : les participants pratiquaient la marche rapide sur un tapis roulant, et le dernier effectuait quatre cycles de course sur un tapis roulant à un effort presque maximal, détaille le communiqué de presse. En parallèle, les participants ont effectué des tests de biomarqueurs et de cognition et ont subi des scanners cérébraux à haute résolution. “Nous les avons suivis 5 ans après le programme et, chose incroyable, ils avaient encore des capacités cognitives améliorées, même s’ils n’avaient pas continué les exercices”, explique le professeur émérite Perry Bartlett, du Queensland Brain Institute et auteur de l’étude. Grâce à la vérification d’un certain nombre de facteurs dans le corps, les chercheurs ont pu déterminer que “seuls les exercices par intervalles à haute intensité ont conduit à une amélioration cognitive qui a été conservée jusqu’à 5 ans”. En effet, les examens IRM haute résolution de ce groupe ont montré des “changements structurels et de connectivité dans l’hippocampe, la zone responsable de l’apprentissage et de la mémoire”, a déclaré le Dr Daniel Blackmore, co-auteur de l’étude. En plus des examens d’imagerie médicale, l’équipe de spécialistes a voulu mesurer leurs biomarqueurs sanguins, utilisés notamment pour prédire l’état de santé et ici, pour prédire l’efficacité de l’exercice qu’une personne pratique. “Nous avons également découvert des biomarqueurs sanguins qui changeaient en corrélation avec les améliorations cognitives”, ont-ils indiqué.

L’activité physique « augmente la production de neurones »

Leurs résultats encourageants se sont, en partie, basés sur des travaux cliniques antérieurs menés par la même équipe de recherche, publiés dans la revue iScience le 19 novembre 2021. Ceux-ci ont démontré que “l’exercice peut activer les cellules-souches et augmenter la production de neurones dans l’hippocampe, améliorant ainsi la cognition”, poursuit le communiqué. En effet, ils ont précédemment découvert un “point idéal” d’exercice qui inverse le déclin cognitif chez les souris vieillissantes et stimule particulièrement une hormone de croissance pour augmenter la production de neurones dans l’hippocampe. Les chercheurs estiment que leurs résultats “peuvent éclairer les directives en matière d’exercice pour les personnes âgées” mais estiment que des recherches plus poussées pourraient évaluer différents types d’exercice “qui pourraient être intégrés aux soins aux personnes âgées”. Désormais, ils ont annoncé se concentrer sur les facteurs génétiques “susceptibles de réguler la réponse d’une personne à l’exercice pour voir si nous pouvons établir qui répondra et qui ne répondra pas à cette intervention”, ont-ils conclu.

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