La violence urbaine, notamment celle qui sévit dans les nouvelles cités est sujette à beaucoup d’articles de confrères dont certains expliquent le phénomène par des échauffourées entre bambins qui enveniment aussitôt la tension entre parents. D’autres préconisent le renforcement des structures de police pour mieux maîtriser les jeunes qui auraient recours à la violence. Ainsi, les causes de cette violence urbaine sont allègrement évacuées d’autant plus que les nouvelles cités dont les noms sonnent comme des chiffres, ne sont que la reproduction géo-sociale des anciens quartiers et bidonvilles. Parce que les services de logements ne se cassent pas trop la tête et casent les habitants des anciens quartiers dans des îlots sans chercher à mélanger la population, ce qui exige un travail supplémentaire. Résultat : nous avons exactement la même configuration des quartiers qui se reproduisent et les pâtés sont appelés par leurs anciens noms. A l’évidence, s’instaure très vite un climat d’hostilité pour le contrôle des territoires où trônent les caïds de la drogue et des parkings. Aussi, pour lutter efficacement contre cette violence qu’on appelle urbaine –comme s’il existait une violence rurale- il faut impérativement assécher le terreau qui la nourrit, c’est-à-dire réduire la clientèle des trafiquants de drogue, à sa plus simple expression. Or, cette clientèle se recrute chez les jeunes qui n’ont aucune perspective, ni les moyens de pratiquer un sport, ni une activité culturelle. Les autorités en charge du logement ne cessent de déclarer que les nouvelles cités sont équipées en pensant aux commerces de proximité, d’agences postales, d’antennes communales…les espaces sportifs et culturels ne sont pas pris en compte. Parce que la culture est toujours considérée comme un luxe et non un besoin. Quant au sport, eu égard à sa privatisation sous couvert de professionnalisme, il n’est pas près de voir le jour dans ces cités hideuses appelées pompeusement nouvelles villes et qui sont de véritables poudrières.
T.Dj.