Les effets de la crise en Mer rouge sur l’économie mondiale et le cours des hydrocarbures

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La mer Rouge est une « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie où près de 12 % du commerce mondial passe par la mer Rouge avec près de 30% des volumes de conteneurs.

Les pétroliers qui transitent par la mer Rouge représentent entre 12 et 14% du trafic maritime mondial, mais c’est le    détroit d’Ormuz contrôlé par l’Iran qui est la zone de transit d’hydrocarbures la plus importante au niveau international avec un flux quotidien de pétrole évalué à 21 millions de barils soit l’équivalent de 21 % de la consommation mondiale en produits pétroliers.   L’Egypte est affectée puisqu’environ 20 000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, la route maritime la plus courte entre l’Europe et l’Asie. Les attaques menées par des rebelles yéménites Houthi contre des navires en mer Rouge perturbe donc  le commerce maritime et pousse les principales entreprises de fret à faire un détour par le cap de Bonne-Espérance, à l’extrémité sud de l’Afrique, pour éviter le canal de Suez, entraînant  des coûts plus élevés en raison de l’allongement de la durée du voyage. Concernant l’impact sur le cours des hydrocarbures, le Brent a bondi jusqu’à 4% après les frappes contre les Houthis à plus de 80 dollars le baril. Mais au cours de la journée du 12/01/2023, les cours du pétrole ont vu une bonne partie de leurs gains s’effacer, le bond lié à la dégradation de la situation géopolitique au Moyen-Orient s’est essoufflé, faute d’effet direct sur l’offre et le 13 janvier 2023 à 8h Gmt a été 78,32 dollars pour le Brent et 72,76 dollars pour le WIT. Mais selon bon nombre d’observateurs, il faudra être attentif aux évolutions géostratégiques où 60% des grands groupes sont au Moyen Orient, représentant 40% des réserves prouvées de la planète et les 2/3 des réserves mondiales de pétrole.  Un élargissement du conflit au Moyen Orient    notamment de l’implication de l’Arabie Saoudite  avec  des réserves prouvées de 266,578 milliards de barils et une production de 10 millions de barils/j  et de l’Iran , réserves prouvées  157,530 milliards de barils, une production de 3,4 millions de barils jour   et 2eme réservoir de gaz dans le monde 37.000 milliards de mètres cubes gazeux , après la Russie 47.000 milliards de mètres cubes gazeux, sans compter les Emiraties, 3,7 millions barils/j  et  l ‘Irak 4,1 millions de barils/j pourrait avoir pour conséquence un baril de plus de 100 dollars  et donc un impact sur toute l’économie mondiale. La récession serait plus importante car   le FMI avant ces tensions en mer rouge prévoit  un ralentissement de la croissance mondiale pour 2024 , passant de 2,6 % en 2023  à 2,4 % en 2024, soit près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010.

A.M