Selon une étude scientifique, les friteuses sans huile, ou air fryers, pourraient présenter des risques pour la santé en raison de la production accrue d’acrylamide, une substance chimique potentiellement cancérogène.
Publiée dans *Frontiers in Nutrition*, l’étude menée par des chercheurs de l’université de Gazi à Ankara, en Turquie, alerte sur les effets de la cuisson à l’air chaud. Ce mode de cuisson, prisé pour son faible usage d’huile, augmente en réalité les niveaux d’acrylamide dans les aliments, particulièrement dans les pommes de terre, par rapport à d’autres méthodes de cuisson. L’acrylamide est un composé chimique formé lors de cuissons à haute température (120-150 °C), notamment dans les aliments riches en amidon comme les frites, le pain et les chips, au cours de la réaction de Maillard. Les chercheurs ont analysé le taux d’acrylamide généré dans les pommes de terre selon trois techniques : cuisson à l’air fryer, friture dans l’huile, et cuisson au four. Les pommes de terre cuites dans un air fryer présentaient le taux le plus élevé d’acrylamide, avec environ 12,19 microgrammes par kilogramme, suivi de la friture (8,94 μg/kg) et de la cuisson au four (7,43 μg/kg). Toutefois, laver les pommes de terre avant la cuisson a permis de réduire significativement ce taux d’acrylamide, une méthode simple pour limiter les risques potentiels. Une fois ingéré, l’acrylamide est absorbé par le système gastro-intestinal et métabolisé, augmentant ainsi le risque de mutations génétiques et de tumeurs observé dans les études sur les animaux. Une exposition à cette substance a également montré des effets néfastes sur le système nerveux, la reproduction et le développement prénatal, d’après l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Pour minimiser l’exposition à l’acrylamide, il est recommandé de laver soigneusement les pommes de terre avant de les cuire, quel que soit le mode de cuisson. Cela réduit l’amidon en surface et limite ainsi la formation d’acrylamide, contribuant à rendre nos repas plus sûrs.