Légilsatives 2017: Le FLN conserve son leadership, forte progression du RND

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En obtenant 164 sièges aux législatives 2017, le FLN maintient son statut de première force politique au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), mais il sera dans l’obligation de contracter des alliances avec d’autres formations politiques qui soutiennent le programme du président de la République, dont notamment le Rassemblement national démocratique (RND) qui a progressé en remportant 97 sièges.
Selon les résultats préliminaires, annoncés vendredi par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, le FLN arrive en tête avec 164 sièges, même s’il enregistre un recul comparativement aux législatives de 2012 lorsqu’il avait remporté 208 sièges sur les 462 que compte l’APN.
Le RND qui a réalisé une percée significative en raflant 97 sièges contre 68 lors de la dernière mandature, conforte sa position de deuxième force politique sur la scène nationale.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) entré en alliance avec le Front du changement (FC) arrive en troisième position avec 33 sièges, alors que l’autre alliance des partis issus de la mouvance islamiste, en l’occurrence « El Adala, Nahda et El Bina » n’a obtenu que 15 sièges.
Le parti Tajamoua Amel El Djazair (TAJ), qui participe pour la première fois à un scrutin législatif, a obtenu 19 sièges, ce qui constitue une performance pour cette formation politique. Les résultats révèlent également l’émergence des indépendants qui ont remporté 28 sièges contre 19 lors des législatives de 2012, et s’imposent ainsi comme un acteur politique important, notamment après l’interdiction du nomadisme politique.
Le Front El Moustakbal réalise, lui aussi, des résultats probants avec 14 sièges, d’autant que le parti est à sa première participation à ce scrutin, de même que le Mouvement populaire algérien (MPA) qui a pratiquement doublé son score en obtenant 13 sièges contre 7 en 2012. Dans le même sillage, l’Alliance nationale républicaine (ANR) a réalisé une bonne performance en récoltant 8 sièges contre 3 en 2012. En revanche, certains partis traditionnellement présents dans le paysage politique, ont enregistré une régression du nombre de sièges, à l’instar du Front des forces socialistes (FFS), du Parti des travailleurs (PT) et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD- avec 9 sièges) qui n’avait pas participé aux législatives de 2012.
Ainsi, le FFS avec 14 sièges contre 27 en 2012 a perdu presque la moitié de ses sièges, et le PT avec 11 sièges contre 24 dans la composante précédente de l’APN, a cédé plus de la moitié. En outre, les résultats de ce scrutin ont fait ressortir l’élection d’au moins119 femmes députées dont 50 pour le FLN et 32 pour le RND.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a indiqué vendredi que ces élections se sont déroulées dans « le calme et la sérénité », affirmant que le peuple algérien a prouvé, à travers sa participation à ce scrutin, « sa détermination à faire entendre sa voix au monde entier ». « A travers sa participation à ce scrutin, le peuple algérien a prouvé qu’il était résigné à faire entendre sa voix au monde entier, en faisant preuve d’un haut niveau de conscience à chaque fois qu’il était sollicité pour s’exprimer sur des rendez-vous politiques majeurs engageant l’avenir du pays et en se montrant totalement mobilisé pour mettre en échec les desseins des comploteurs », a-t-il souligné.
Le ministre a également relevé que le peuple algérien « s’est rendu aux urnes en toute spontanéité et engagement », faisant remarquer que ce scrutin « constitue le premier exercice démocratique après la révision constitutionnelle de 2016, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et qui a consolidé le processus démocratique en offrant des garanties sans précédents quant à la probité et la transparence des élections ».
Il a, dans ce sens, cité la création de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), saluant le rôle « fondamental » de cette instance lors des élections législatives du 4 mai 2017 et sa coordination « permanente » avec les différents services de l’Etat pour le bon déroulement du processus électoral. « Toutes les appréhensions exprimées avant le scrutin se sont avérées vaines du moment que la gestion de l’opération électorale s’est déroulée de façon professionnelle et avec une grande maitrise », s’est-il réjoui.
M. Bedoui a également fait remarquer que ce scrutin s’est déroulé dans un contexte marqué notamment par l’adoption en 2016 d’une nouvelle loi relative au régime électoral « dont nous avons veillé à sa stricte application », a-t-il dit.
Le ministre a, à cette occasion, rendu hommage aux partenaires politiques « qui ont fait preuve d’un haut niveau de conscience loin de toute surenchère ».
Il a aussi rappelé que ce scrutin s’est déroulé en présence de 299 observateurs internationaux représentants 5 organisations internationales, « qui ont eu à leur disposition tous les moyens nécessaire pour leur permettre d’accomplir leur mission dans les meilleures conditions », tout en les invitant « à élaborer des rapports constructifs et objectifs qui permettront à l’Algérie d’améliorer davantage l’organisation de futures élections ».
M. Bedoui a affirmé, que les portes de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), sont « ouvertes » pour la réception de tous les recours relatifs aux élections législatives organisées jeudi, et que « cette institution constitutionnelle doit les vérifier et agir conformément aux prérogatives qui lui sont conférées en vue de prendre les mesures nécessaires ». « L’Etat algérien dispose aujourd’hui d’une haute institution », qui est la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) et « les portes de cette institution constitutionnelles sont ouvertes à tous les recours de ceux qui évoquent des dysfonctionnements ou des lacunes » ayant émaillé le processus électoral, a précisé M. Bedoui. « La HIISE qui a travaillé avec dévouement tout au long de l’opération de vote doit vérifier et agir conformément aux prérogatives qui lui sont conférées en vue de prendre les mesures nécessaires », a ajouté le ministre. Concernant l’impossibilité pour certains citoyens de la wilaya de Tamanrasset d’accomplir leur devoir électoral, le ministre de l’Intérieur a reconnu que « des lacunes et des omissions » ont été enregistrées et qui seront -a-t-il dit- « corrigés lors des prochains rendez-vous électoraux ».
A une question sur le retard constaté hier dans l’annonce des résultats définitifs des taux de participation au niveau national, M. Bedoui a expliqué que la communication des résultats a tardé dans certaines wilayas.
Par ailleurs, M. Bedoui a déclaré que le citoyens algérien a « donné une réponse forte à tous ceux qui ont douté du succès de ce rendez vous électoral », ajoutant que ses représentants doivent être « à la hauteur des aspirations du peuple » et qu’ils doivent travailler « avec un grand sens de responsabilité pour concrétiser le programme sur la base duquel ils ont été élus ».
Le ministre a souhaité également voir le nouveau parlement refléter les dispositions de la nouvelle Constitution qui consacre l’action démocratique et qu’il soit au niveau des attentes du peuple algérien.