Le projet de la nouvelle loi sanitaire comporte de nouvelles dispositions venues mettre «à niveau» le système de santé actuelle. L’élaboration de ce projet entend par ailleurs développer la fabrication nationale de médicament et partant limiter, sinon lutter contre la pénurie de médicaments importés.
En effet, l’industrie pharmaceutique peine à se lancer. Le pays compte plus de 80 entreprises pharmaceutiques. Le groupe Saidal avait annoncé l’entrée en vigueur de nouvelles unités de production de médicaments génériques. Ces dernières, selon les explications fournies par le directeur général, Yacine Tounsi, vont permettre de couvrir les besoins nationaux en médicaments et participer à la réduction de la facture d’importations. Car ces unités permettront à Saidal de passer d’une capacité de production actuelle de «130 millions uv/an à plus de 300 millions uv/an». Pour le président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), Farid Benhamdine, c’est «grâce à cette production nationale que la facture d’importation de médicament a baissé de 25% ». Intervenant, hier matin, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Radio nationale Chaiîne III, Farid Benhamdine confie que l’industrie couvre à 90% la production des géné- riques, mais que le secteur prévoit d’aller vers une étape supé- rieure», à savoir la production de médicaments non génériques, la création de centres de recherche et la mise au point de traitements médicaux. Les efforts consentis dans le cadre de la régulation de la facture d’importation ont laissé apparaître des résultats mais cela ne pourrait s’appliquer sur le nombre des maladies, dont le cancer, selon le président de la SAP. Rappelons que les pouvoirs publics ont opté pour la prévention en lançant des campagnes de sensibilisation, mais que cela restait insuffisant. Il suggère que la présence d’une «symbiose entre prévention, information du public et recherche» pouvait contribuer à diminuer le nombre de maladies limiter l’importation des médicaments qui ne sont pas fabriqués localement. S’agissant du pharmacien, tout comme le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, Farid Benhamdine appelle à ce que ce dernier bénéficie de la place qui lui sied dans la chaîne des soins. Il estime que le pharmacien se doit désormais de s’adapter aux différentes mutations améliorer ses prestations car relève-t-il, «le pharmacien d’aujourd’hui n’est pas le pharmacien d’antan qui fabrique ses pommades dans son arrière-boutique», il a d’autre challenge à relever. Présidant l’ouverture du 2e congrès de la Société algérienne de pharmacie hospitalière et oncologique (SAPHO), le ministre de la Santé avait relevé la nécessité «d’accorder davantage d’intérêt à ce corps pour lui permettre d’améliorer ses prestations notamment en matière de gestion, de stockage et de distribution des médicaments». Pour ce faire le ministre fera part de son engagement à «accorder le soutien moral et logistique nécessaire pour un accompagnement dans le domaine de la formation».