Le gène responsable de l’inflammation des maladies inflammatoires de l’intestin (MII) identifié

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Les maladies inflammatoires de l’intestin (MII), telles que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, se caractérisent par une inflammation chronique de la paroi du tube digestif, souvent due à une défaillance du système immunitaire. Ces affections peuvent être particulièrement graves, nécessitant une hospitalisation dans 15% des cas.

Les chercheurs soulignent que ces maladies résultent d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, incluant l’alimentation, le tabac, et le niveau de développement socio-économique, avec une prévalence accrue dans les pays industrialisés comme ceux d’Europe du Nord-Ouest et les États-Unis. Récemment, une équipe de chercheurs britanniques du Francis Crick Institute et de l’University College London a publié une étude dans la revue Nature le 5 juin 2024, révélant qu’un “défaut” génétique est présent chez 95% des patients atteints de MII. Ils ont identifié une section d’ADN qui joue un rôle crucial dans la régulation inflammatoire des macrophages, des globules blancs responsables de la réponse immunitaire. Cette découverte met en lumière une nouvelle voie biologique impliquée dans les MII. Les macrophages, lorsqu’ils sont activés, libèrent des cytokines, des substances chimiques qui provoquent une inflammation. L’étude a montré que chez certains individus, cette régulation est déséquilibrée, entraînant une inflammation excessive. Le gène en question, appelé “ETS2”, agit comme un amplificateur : une augmentation de sa quantité dans les macrophages au repos les transforme en cellules inflammatoires similaires à celles observées chez les patients atteints de MII.

Une variation génétique ancestrale

Cette variante génétique est présente chez 95% des personnes atteintes de MII, qui en possèdent une ou deux copies. Pontus Skoglund et Leo Speidel, chercheurs au laboratoire de génomique ancien du Crick, ont démontré que cette variante remonte à 500 000 ans et était déjà présente chez les Néandertaliens. Cette fréquence élevée pourrait s’expliquer par une réponse adaptative précoce aux infections bactériennes, offrant un avantage protecteur avant l’ère des antibiotiques.

 Vers un nouveau traitement

Suite à cette découverte, les chercheurs cherchent désormais à bloquer l’activité de ce gène pour réduire l’inflammation. Ils ont identifié un médicament, initialement utilisé contre le cancer, qui pourrait diminuer indirectement l’activité du gène ETS2. Toutefois, ce traitement nécessite encore des ajustements pour cibler spécifiquement les agents inflammatoires et minimiser les effets secondaires. Les essais cliniques devraient débuter d’ici cinq ans. En attendant, les chercheurs restent optimistes quant à la possibilité de trouver une cure pour la maladie de Crohn et la colite, selon Ruth Wakeman de l’association caritative Crohn’s & Colitis UK.

Neila M

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