Au moment où les pouvoirs publics annoncent des mesures concernant les importations et les exportations hors hydrocarbures, un conseil spécial lui ayant été consacré le 11 juillet 2025, sous l’autorité du président de la république suite à certaines perturbations nuisibles à l’économie nationale, il me semble utile de faire une synthèse des données de l’organisme gouvernemental de la statistique ONS sur le commerce extérieur de l’Algérie pour l’année 2023 (statistiques Economiques N° 129).
Les données livrées sont en dinars et pour avoir le montant en dollars, il faudra diviser par 134 dinars un dollar du cours de 2O23
Pour l’année 2O23, nous avons un total d’importation (Caf) de 42.65O millions de dinars( 31,82 milliards de dollars ) et une valeur d’exportation FOB de 54.711 millions de dinars(4O,82 milliards de dollars) donnant un taux de couverture de 128% , et ce non compris les services .
Les exportations sont dominées par les hydrocarbures brut et semi brut et parmi les importations nous retrouvons quatre grandes catégories : alimentation 24,4% – produits semi finis 23,8%- équipements industriels 26,O% – et les biens de consommation 14,O% .
Parmi les huit plus grands fournisseurs de biens nous avons
-Chine – 1.154.356 millions de dinars – 8,61 milliards de dollars -19,9%
-France- 43O.O62 millions de dinars – 3,2O milliards de dollars -7,4%-
-Italie- 42O.276 — millions de dinars – 3,13 milliards de dollars -7,3%
-Brésil- 375.678– millions de dinars – 2,8O milliards de dollars – 6,5%
-Turquie- 343.542- millions de dinars – 2,56 milliards de dollars -5,9%
-Allemagne- 327.O15 – millions de dinars –2,51 milliards de dollars -5,6%
-Fédération Russie- 2OO.876- millions de dinars-1,49 milliards de dollars non compris l’armement- -3,4%
-USA- millions de dinars – 1,42 milliards de dollars -19O.553 – 3,3%
Arabie Saoudite – 114.12O – millions de dinars – O,85 milliards de dollars -2,O%
-Pologne- 97.5O9 – millions de dinars –0,73 milliards de dollars -1,7%
Pour les dix principaux clients nous avons
-Italie- 2.096.467 millions de dinars- 15,4O milliards de dollars -28,2%
-France -964.859 millions de dinars- 7,2O milliards de dollars 13,O-Espagne – 678.42O millions de dinars – 5,O6 milliards de dollars 9,1%
-Turquie- 465.4O7 millions de dinars – 3,47 milliards de dollars 6,3%
-USA- 411.O66- millions de dinars –3,O6 milliards de dollars 5,5%
-Pays Bas – 338.O44 – millions de dinars- 2,52 milliards de dollars 4,5%
-Royaume Uni – 326.671- millions de dinars- 2,43 milliards de dollars 4,4%
-Chine – 292.782 – millions de dinars – 2,18 milliards de dollars- 3,9% avec un déficit en défaveur de l’Algérie de 6,43 milliards de dollars pour l’année 2013 et de 2010, à 202O, les exportations de la Chine vers l’Algérie ont totalisé 76,06 milliards de dollars, tandis que les importations chinoises en provenance d’Algérie, principalement des hydrocarbures, se sont élevées à seulement 14,793 milliards de dollars.
-Belgique -26O.2O8- millions de dinars – 1,94 milliards de dollars 3,5%
-Corée du Sud – 241.284- millions de dinars – 1,8O milliards de dollar 3,2%
Par zones géographiques, les exportations avec l’Europe des 27 représentent 64,5% pour l’Algérie et si on inclut les autres pays d’Europe non membres avec un taux de 11,O%, , le total des échanges – Europe/Algérie est de 75,O% ; l’Amérique du Nord 5,9%- Amérique Latine – Maghreb 3,6%- pays arabes O,9% – Afrique 1,1% et l’ensemble des pays de l’Asie 1O,1%
Concernant la structure des exportations hors hydrocarbures nous avons pour ce document gouvernemental pour un total en 2O23 de 7.432.428 millions de dinars la structure suivante :
-énergie-lubrifiants 6.691.949 environ 49,93 milliards de dollars soit 9O,O%
-semi produits en grande partie des dérivés d’hydrocarbures dont le montant est 631.897 millions de dinars -4,86 milliards de dollars- soit 8,5% , ces deux rubriques totalisant 98,5%.
-Pour les biens alimentaires et certains produits bruts et autres très marginaux nous avons respectivement O,8% et O,7%.
Ces données rejoignent celles de la Banque d’Algérie annonçant une baisse des exportations hors hydrocarbures de 6,9 milliards de dollars en 2O22, à 5,O1 en 2O23 et 4,6O milliards de dollars en 2024 , ces montants étant dominés à plus de 8O% par les dérivées d’hydrocarbures et une marginalisation de produits à forte valeur ajoutée concurrentiel au niveau international
Quelle conclusion tirer ?
Concernant les échanges avec l’Europe principal client , en 2023 les importations représentent 33,5% de l’Algérie qui ont été de 14.5O3 millions de dinars (1O,83 milliards de dollars) et les exportations en direction de l’Europe de 35.292 millions de dinars ,(26,28 milliards de dollars) un taux de 64,5% ,donnant un solde positif en faveur de l’Algérie de 2O.789 millions de dinars(15,46 milliards de dollars) l’Europe dans son arbitrage décidé en juillet 2025 contre l’Algérie incluant les hydrocarbures. En espérant, devant tenir compte tant de la décision des USA d’imposer 3O% de taxes douanières de produits venant d’Algérie et d’interdire tout dumping notamment des produits sidérurgiques et de l’impact sur les exportations algériennes notamment de gaz naturel, de l’accord du mois de juillet 2025, récent où l’Europe ‘est engagée à acheter annuellement 25O milliards de dollars d’hydrocarbures aux USA, que la décision sans appel fin septembre 2025 de l’Europe de recourir à l’arbitrage contre l’Algérie invoquant son déséquilibre commercial, trouvera un accord qui arrange les deux parties, l’Union européenne et l’Algérie étant deux partenaires stratégiques tant dans le domaine sécuritaire qu’économique. Pour l’Algérie, loin de toute théorie abstraite loin de la réalité, toute action cohérente et opérationnelle afin d ‘éviter les dysfonctionnements, doit s’inscrire dans le cadre d’une planification stratégique, les actions conjoncturelles pour paraphraser les experts militaires devant se mouler au sein de la fonction objectif stratégique datée et synchronisée. Le document de l’ONS qui livre des données brutes après analyse , montre clairement que l’économie algérienne est largement dominée par la rente des hydrocarbures, que le taux d’intégration des entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15%, la majorité des matières premières et équipements leur permettant de fonctionner provient des importations y compris une fraction de l’administration et qu’il faut une bonne régulation du commerce extérieur loin des blocages administratifs afin de ne pas paralyser l’appareil de production ce qui aurait comme conséquence de vives tensions sociales et par là menacerait la sécurité nationale. Depuis des mois dans plusieurs contributions nationales et internationales , j’ai attiré l’attention des pouvoirs publics pour une gestion économique c’est-à-dire une régulation tenant compte des contraintes intense et externes du commerce en général au lieu d’une gestion administrative que même les fondateurs du communisme, la Chine et la Russie ont abandonnée, tout en protégeant intelligemment leur production nationale, faisant jouer les tarifs au lieu d’autorisations administratives qui souvent sont sources de favoritisme et de délits d’initiés .
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul






