La profession de taxi : un rempart inattendu contre les complications fatales de la maladie d’Alzheimer

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Certaines professions, notamment celles impliquant une navigation spatiale intensive, pourraient offrir un avantage inattendu face au risque de mortalité lié à la maladie d’Alzheimer. Une étude récente, publiée dans le British Medical Journal par des chercheurs du Massachusetts General Brigham (USA), met en lumière cette corrélation surprenante. Les chauffeurs de taxi, ambulanciers, livreurs et autres professionnels souvent en mouvement semblent présenter un risque réduit de décès dus aux complications de cette forme de démence.

Ces activités professionnelles, qui sollicitent constamment les capacités cognitives de traitement spatial, semblent épargner ces travailleurs de certaines issues fatales de la maladie d’Alzheimer, bien qu’elles n’empêchent pas sa survenue. Entre janvier 2020 et décembre 2022, les chercheurs ont analysé les données nationales sur les professions de près de 9 millions de décès, couvrant 443 métiers différents. Parmi ces décès, 3,88 % (348 328 personnes) étaient liés à la maladie d’Alzheimer. Cependant, les taux de mortalité chez les chauffeurs de taxi (1,03 %) et les ambulanciers (0,74 %) étaient nettement inférieurs aux moyennes observées dans d’autres professions. En revanche, cette tendance n’a pas été observée chez les conducteurs d’autobus (3,11 %) ou les pilotes d’avion (4,57 %), dont les itinéraires sont souvent prédéterminés, ce qui limite la sollicitation cognitive liée à la navigation en temps réel. Les chercheurs ont également constaté que cette réduction du risque ne s’étendait pas à d’autres types de démence, comme la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy.

Le Dr Vishal Patel, auteur principal de l’étude, a expliqué que l’hippocampe, une région du cerveau essentielle pour la création de cartes spatiales cognitives, joue un rôle à la fois dans la navigation et dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Les activités professionnelles qui stimulent cette région pourraient donc influencer le risque de complications fatales associées à la maladie. Cependant, les auteurs restent prudents : « Bien que nos résultats soulignent des différences de mortalité par profession, ils ne démontrent pas de lien direct de cause à effet. » Le Dr Anupam B. Jena, coauteur de l’étude, ajoute : « Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes neurologiques sous-jacents. » Ces résultats suggèrent que certaines activités cognitives, comme le traitement spatial, pourraient être intégrées dans des stratégies préventives. Si les professions comme celle de chauffeur de taxi semblent offrir une protection, cela pourrait inspirer de nouvelles approches pour retarder ou atténuer les effets des maladies neurodégénératives.

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