La presse algérienne durant la guerre de Libération

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La presse algérienne, durant la guerre de Libération, tentât, tant bien que mal à donner concurrence à la presse coloniale, connue pour défendre les intérêts de la France. Son principal objectif était de diffuser une information éloignée de toute spéculation hasardeuse, néanmoins, est-elle devenue une presse collaborative ou patriote ?

«Il n’y a rien de tel qu’une guerre pour générer la controverse (…) sur le rôle des médias dans la couverture des événements internationaux», disait le Britannique, Fred Halliday dans son ouvrage intitulé «The Media of Conflict». Cette déclaration est de fait venue soulever la relation conflictuelle des médias, l’information en elle-même, et la guerre. Autrement dit que fait l’information de la guerre et vice-versa … Cette relation se voit de plus être influencée par la révolution des technologies de l’information ainsi que les techniques de propagande.  En Algérie, durant la guerre de Libération, quelques titres ont réussi à répondre à la position exigée par la déontologie et l’Ethique du métier que ce soit face à un conflit armé ou non. Professionnalisme et véracité. Ceci dit nous devons relater un peu de son histoire pour connaitre sa progression.

La toute première si l’on peut dire, «information presse» publiée en Algérie, faisait référence aux nombreux «bulletins» édités de par plusieurs wilayas pour mettre en garde les troupes de moudjahidine d’un danger imminent. Et ce fut le cas pour une bonne période. Ce n’est qu’après qu’est venue l’idée de structurer l’action et de lui conférer un statut plus stable. C’est dans cette perspective qu’il a été décidé d’établir une «stratégie de propagande et d’information de la Révolution»* 1).

La conclusion était donc de créer soit un hebdomadaire soit un quotidien qui puisse dire la vérité au peuple algérien. De part ses écrits, la presse algérienne tentât de se libérer du monopole exercé par la presse française, et de devenir le porte-drapeau de l’Algérie en s’adressant à toutes les franches de la société.  Ainsi durant la période coloniale ont été crée entre autres, El Moudjahid, Sawt El Djazaïr, Al Chaâb, Lisan Al Din. Ces titres donnaient de fait concurrence à l’Echo d’Alger, l’Echo d’Oran, le journal d’Alger, crées des années plutôt. El Moudjahid, (organe centre du FLN), fut crée en 1956. Lisan Al Din fondé en 1912 et Al Balagh Al Jazaïri. Du côté de la presse française : L’Echo d’Alger. Quotidien français indépendant crée «en 1912 par la famille Duroux, grands minotiers d’Alger», avant qu’Alain de Sérigny en prenne la direction en 1941. Le journal tirait à «20 000 exemplaires sur une page recto-verso». Il était plus connu pour ses grands reportages sur l’Algérie, notamment le Sahara. L’Echo d’Oran fondé par Adolphe Perrier en 1844, est considéré comme étant le plus ancien journal et le plus important avec plus de «80 000 exemplaires en 1936, 93 500 en 1938 et 120 000 dans les années 60» * (2).

Il cessa d’exister en 1963. Ainsi les titres des uns et des autres se contredisaient et s’effarouchaient. La presse française se plaisait à légitimer la répression et à occulter la réalité de la guerre. La presse algérienne de son côté affirmera la liberté du pays et glorifiera les combattants. La plus grande altercation verbale concernait toutefois la «torture» autrement dit, comment les faits ont été rapportés et commentés. Mais les sujets ne se limitent pas à cela. Dans son numéro 11 du 1er Novembre 1957, le journal El Moudjahid publie l’appel de ce dernier, à l’occasion de la 3e année de la Révolution algérienne * (3). Encore faut-il rappeler que le FLN avait décidé qu’un seul organe devrait s’exprimer officiellement en son nom. En fut désigné pour cette tâche le journal El Moudjahid. Dans une autre édition, il appelle à l’intervention de l’ONU. Dans un de ses numéros paru en 1954 le journal L’Echo d’Alger ouvre en Une, avec la déclaration de François Mitterand : «L’Algérie c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que las sienne.  Dans une autre publication le même journal titre : «800 rebelles avaient entrainé avec eux plus de 3 000 fellahs fanatisés», «les forces de l’ordre mises en état d’alerte ont réagi avec rapidité et efficacité».  Ou encore, dans son édition du 13 mai 1958 «Pieux hommage à la mémoire des trois jeunes militaires français lâchement assassinés en Tunisie par le FLN».

De la clandestinité à la réputation

La presse française, qui est née au 17e siècle, avec l’apparition des premiers périodiques se présentait comme un adversaire de taille. Ceci dit le premier titre crée en Algérie remonte au 19e siècle. En dépit de la stratégie de propagande et d’information de la Révolution appliquée durant la guerre, la presse algérienne demeura minoritaire, de même pour son audience, et irrégulière. Seulement quelque centaine d’exemplaires étaient tirés. Pour ce qui est de ses choix de sujet lors de ses débuts, les thèmes de guerre et d’après-guerre étaient les plus courant. Néanmoins, la presse algérienne aura joué un rôle fort important dans le relais du vrai quotidien des Algériens luttant tant contre le colonialisme que la censure et la saisie dont pâtissait, radio télévision et presse. Cette situation s’est poursuivie jusqu’aux années 60. L’année durant laquelle l’agence de presse nationale algérienne (APS), fut créée marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’information algérienne aussi grande que le territoire. Plusieurs parutions verront le jour durant les années 80-90. Leur apogée se fera toutefois ressentir dans les années 2000.

A.D.

Référence :

*(1) : D’après l’encyclopédie 1830-1962 de l’Afrique du Nord.

*(2) : «El Moudjahid» Novembre1957

*(3) : Article de Wikipédia titré «El Moudjahid» (1956-1962)