La Loi de finances prévisionnelle 2025 en Algérie: Creusement du déficit budgétaire et urgence d’une planification stratégique conciliant efficacité économique et cohésion sociale

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Une loi des finances, un document comptable statique,  retraçant annuellement l’évolution des dépenses et des recettes budgétaires, ne saurait remplacer une planification stratégique qui fait cruellement défaut.

1.-Les loi de finances 2020/2023  ont connu un accroissement régulier du déficit budgétaire : 2020  16 milliards de dollars,  en 2021  22 milliards de dollars,  30 milliards de dollars en 2022 et    pour 2023,  42 milliards de dollars.   La loi de finances  2024 avait prévu   des dépenses à 15.275,28 milliards DA en 2024, 117,35 milliards de dollars,   et des recettes de 9.105,3 milliards de DA, 67,95 milliards de dollars , soit un déficit budgétaire d’environ  46 milliards de dollars pour un PIB à prix courant de 265  milliards de dollars. La  loi prévisionnelle   2025, prévoit  dépenses budgétaires  de  16.794,61 milliards de dinars  au cours de 134 dinars un dollar  125, 34 milliards de dollars en nette hausse  par rapport à 2024. Les  recettes budgétaires sont prévues à  8 523,06 Mrds DA, , soit 63,60 milliards de dollars en hausse de 3,5% par rapport aux recettes prévues en 2024.  Ainsi   le déficit budgétaire devrait   s’accentuer pour passer de -7 039,66 milliards DA (–19,8% du PIB) en 2024 à -8 271,55 milliards (–21,8% du PIB) en 2025, soit  au cours de 134 dinars un dollar 61,72 milliards  de dollars. .  Pour une  population algérienne résidente qui  devrait atteindre 47,3  en 2024  et 47,8 millions d’habitants en 2025, la loi de finances prévisionnelle 2025 élaborée sur la base d’un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60 dollars, et un prix de marché de 70 dollars comme en 2024 prévoit  une  croissance économique  à 4,5% en 2025,   avec une  augmentation des volumes d’exportations des hydrocarbures de 1,9%.

2.-Pour l‘Algérie,, 92% des recettes en devises provenant des hydrocarbures brut et en incluant les dérivés plus de 67*%  inclus dans la rubrique exportation hors  hydrocarbures, selon la banque d’Algérie en 2023 à 5,01 milliards de dollars ( source APS)  environ 98% ,  pour assurer son équilibre budgétaire , selon le FMI , entre 2021/2022, il faudrait un cours du baril entre 100/110, plus de 140 dollars  pour la loi de finances 2023, plus  de 150 pour celle de 2024 et certainement plus pour 2025,le prix fiscal  et le prix du marché contenu dans les lois de finances 2023/2024 de  60/70 dollars étant simplement un  artifice comptable.  La  dépréciation  du dinar  officiel  coté le 13 octobre 2024 permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Pour atténuer les chocs et assurer un minimum de cohésion sociale le gouvernement a prévu un important montant de transferts sociaux  dont le montant en 2023 a été d’environ 37,31 milliards de dollars. A titre d’exemple pour la loi de finances  2025 il  a été prévu un montant pour les  subventions des produits de large consommation de 660  milliards  de dinars algériens  dont 348,96 milliards pour les céréales, 100 milliards  pour le lait, 88 milliards pour l’eau dessalée, 23 milliards pour l’énergie et 100 milliards de dinars pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile

3.-L’accroissement du déficit  budgétaire   , c’est une loi universelle appliquée à tous les pays, contribue à accélérer le processus inflationniste.  Pour assurer son équilibre budgétaire, selon le FMI ,il faut  un cours du baril  de plus de 140 dollars  pour la loi de finances 2023, plus  de 150 pour celle de 2024 , plus  que 2024 pour la loi de finances 2025,  contre 110 pour celles de 2021/2022.  La  dépréciation  du dinar  officiel     permet de diminuer le déficit budgétaire  en augmentant  artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité.  En effet, le  dinar officiel ,  a été coté  après la cessation de paiement  vers les années 1992/1993 avec une dévaluation drastique en 1994 de plus de 40%  à  36 dinars un dollar,  en  2010  à  74,31 dinars 1 dollar et 103,49 dinars 1 euro, en 2020, 128,31 dinars 1 dollar et 161,85 dinars 1 euro,  en  2021 , 134,03 dinars 1 dollar et 157,80 un euro, en  2022, 140, 24 pour 1 dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro,  et  le  13 octobre  2024 l’euro se cote  à  145,68 dinars  et le dollar américain 133,06  dinars   avec un écart de plus entre  65/70% sur le marché parallèle , fluctuant durant  le 10/13 octobre 2024, entre 253/257 dinars un euro.

Les dévaluations nominales successives en Algérie n’ayant pas donné , les résultats escomptés, le blocage étant d’ordre systémique, pour preuve peu d’impacts sur les exportations hors hydrocarbures de 1988 à 2023  avec de surcroît un impact inflationniste .   Ce qui  fait dire à certains experts que  le pouvoir d’achat du dinar algérien  n’est pas à son niveau d’équilibre .préconisant  la convertibilité intégrale du dinar rejoignant les thèses ultra libérales du FMI  dont  les statuts astreignent ses membres à déclarer leur régime de change et à s’interdire toute manipulation du taux de change de nature à leur conférer un avantage compétitif, les manipulations du taux de change étant  à ranger dans la catégorie des barrières non tarifaires qui faussent la concurrence entre les nations.  Selon la voix officielle, une réévaluation de la monnaie algérienne générerait inévitablement une tension inflationniste tirée par une évolution de consommation, devant se faire d’une manière progressive  propre à l’Algérie, un pays importateur par excellence et dépendant essentiellement pour  ses ressources en devises des hydrocarbures.   C’est que  la convertibilité totale du dinar suppose la levée de tous les garde-fous, conditionnée par la garantie d’une parfaite confiance en la monnaie algérienne  l’ouverture du compte capital relevant  d’une opération à haut risque, à l’heure où l’économie du pays est accrochée au seul fil des hydrocarbures. Car il est démontré  à travers la triangularisation de  la structure du PIB qui en statique, les hydrocarbures représentent  30/33% du PIB, en réalité indirectement  via la dépense publique  irriguant l’ensemble des autres  secteurs via les importations de matières premières et équipements  représentent 75% du PIB. Encore que se pose ce paradoxe : pourquoi  selon  une étude de la  banque africaine de développement,, le dinar algérien  sur 55 pays n’arrive qu’en 23e position, ne reflétant   pas le réel poids de l’économie algérienne qui a été classé en 2022/2023 la 4eme puis  la 3eme puissance  économique en Afrique.  L’expérience la plus intéressante à analyser est l’’expérience du Venezuela  mono exportateur d’hydrocarbures , bien qu’ayant certes un pétrole lourd la première réserve mondiale : s’il  y a  baisse de 50% des réserves de change via les recettes d’hydrocarbures, le cours officiel s’orienterait  vers 250 dinars un dollar avec un écart de 50/60% sur le marché parallèle.. .

En conclusion, malgré le cadre macro—financier    relativement stable grâce aux recettes des hydrocarbures,  les réserves de change  fin 2023 étant  estimées à 70 milliards de dollars,  83 milliards de dollars avec les réserves d’or  de 173 tonnes,, une dette extérieure estimée  1,6% du PIB., le taux d’inflation 9% en 2023, s’étant accéléré au second semestre 2024,  et  le taux de  chômage environ 14%,  restent  élevés  devant synchroniser la sphère réelle et la sphère financière . Il  y a  accroissement  de la dette publique brute  qui  selon le  FMI et les organismes internationaux   par rapport au produit intérieur brut   a été    en 2019  de 46% ,   en 2020  de  48,1%, en 2022, de  55,1%,  en 2023  de 58,8%,  en 2024 58,8% et  des prévisions  de 63,9% en 2025 , le gouvernement ayant  réévaluée le PIB donne un ratio inférieur . Face à un monde turbulent et instable et à des besoins sociaux internes croissants, l’Algérie étant fortement connectée à l’économie mondiale -importation/exportation, le taux de croissance via la dépense publique, , le taux d’emploi , les réserves de change, le corps social étant irrigué essentiellement par la rente des hydrocarbures , une Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle produit, afin d’éviter de vives tensions sociales  à terme, cela rend urgent,   la nécessité de gérer efficacement les finances publiques pour assurer la stabilité et le développement   économique  à moyen et  long terme.

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