«C’est à l’initiative d’un pays, l’Algérie, qui avait souffert et fait face, des années durant, aux affres de la barbarie humaine, des atrocités de la colonisation et de l’horreur du terrorisme, que le 16 mai est, désormais, consacré Journée internationale de la paix».
C’ est par ces mots que le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, a donné, hier, le coup d’envoi de la journée d’étude du «Vivre ensemble en paix», organisée par la Radio algérienne à l’auditorium Aïssa Messaoudi. Devant un parterre composé de spécialistes, d’experts, de journalistes et des directeurs généraux de la Radio algérienne et de l’Entv, le ministre de la Communication est revenu sur cette initiative promue par le Président Abdelaziz Bouteflika en insistant sur «la nécessité de consacrer le pardon pour vivre en paix». Il ne s’agit pas là d’un slogan creux, pour preuve, le ministre rappelle la démarche «concrète» du chef de l’Etat à travers la consécration de la concorde civile et l’adoption de la réconciliation nationale. Une démarche, insiste-t-il, qui a permis à l’Algérie d’en finir avec son passé sombre et d’emprunter les voies du développement.
Convaincu que «la violence ne génère que violence», l’Algérie, affirme Kaouane, a toujours consacré la politique du vivre ensemble et du pardon, tels que «recommandés par le Coran», tout comme elle a fait de son mieux pour partager son expérience avec les autres peuples en souffrance. La logique commerciale des relations internationales condamne le monde et conduit à la perte des valeurs humaines. Le premier à intervenir, parmi un panel de conférenciers, Mohamed Laïchoubi, l’ancien ministre et médiateur dans le conflit malien s’est proposé d’aborder la construction de relations internationales à travers un survol de l’histoire contemporaines de l’humanité, avec son lot de guerres, de souffrance, d’illusions et de désillusions, mais aussi d’espoir. Si le conférencier est revenu, longuement, sur les divers conflits qui avaient déchiré l’humanité, en soulignant, particulièrement, l’échec de la construction d’une Assemblée internationale «en mesure de faire régner la paix dans le monde», c’est pour mettre en exergue les nombreuses brèches d’espoir ouvertes par le mouvement surréaliste, né de l’abîme de l’entre deux guerres pour projeter une lueur d’espoir sur le monde et par les mouvements indépendantistes qui avaient vaincu les empires coloniaux. C’est dans cette perspective d’espoir que l’ancien ministre inscrit la consécration de la journée du «Vivre-ensemble».
Pour lui c’est «une prouesse incroyable d’arracher une résolution à l’ONU pour consacré une Journée internationale pour le pardon dans un monde ensanglanté par les conflits et les confrontations». Signalant que la célébration, pour la première fois, de cette Journée internationale coïncide avec le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale (1918- 2018), Laïchoubi s’est interrogé sur l’avenir du monde en se demandant si «l’humanité à les capacités d’échapper à cette dialectique de la misère de l’homme ?». Pour rompre avec les logiques destructrices, le conférencier appelle à «restituer aux démarches mondiales leur cohérence», loin de l’enfermement qui les alignent au service des philosophies de puissance. «Il faut que ces démarches reconquièrent la sagesse qui fait tant défaut au monde contemporain», a-t-il conclu.
Teissier : «Nous sommes reconnaissants envers l’Etat algérien qui a assuré la promotion du vivre- ensemble»
«Vivre-ensemble, c’est dans ce cadre qu’a voulu vivre la petite église d’Algérie depuis l’indépendance», a indiqué, pour sa part, Henri Teissier, l’ancien archevêque d’Alger. Rappelant que «la majorité de la population européenne avait refusé ce vivre-ensemble lorsque l’Algérie a acquis son indépendance», Teissier a réitéré sa reconnaissance envers l’Etat algérien et envers les partenaires musulmans de l’église qui avait assuré son maintien.