Instauration de l’Etat de droit – « La stabilité dont jouit l’Algérie aujourd’hui, est le fruit  de la réconciliation nationale » soutient Louh

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Le ministre de la Justice, Garde des sceaux,  Tayeb Louh a affirmé, hier  à Tipasa, que la Charte pour la paix et la  réconciliation nationale avait contribué à l’instauration de l’Etat de  droit, à la protection des libertés individuelles et collectives et au  renforcement de l’indépendance de la justice.

  S’exprimant au terme de sa visite d’inspection à l’Ecole supérieure de  magistrature (ESM) à Koléa, M. Louh a indiqué que « l’un des fruits les plus  importants de la Charte pour la paix et de la réconciliation nationale est  la stabilité dont jouit l’Algérie aujourd’hui, ce qui a permis la  reconstruction de la société et la consécration des principes de l’Etat de  droit, en tête desquels la protection des libertés individuelles et  collectives et l’indépendance du pouvoir judiciaire ».  Les déclarations du ministre de la Justice sur l’importance de la  politique de réconciliation nationale font suite à un rapport élaboré par  une organisation des droits de l’homme. Le ministre a appelé l’organisation  en question, sans en citer le nom, à « mieux appréhender les dimensions du  choix de la réconciliation nationale ».   Il a indiqué, dans ce contexte, que « la réconciliation nationale est un  choix souverain cautionné par le peuple dans sa majorité écrasante, en  septembre 2005, devenant, ainsi, une source intarissable de promotion des  droits de l’Homme que cette organisation prétend défendre ».    « La sagesse et la clairvoyance du président de la République, Abdelaziz  Bouteflika qui a jeté les bases de la paix et de la réconciliation  nationale ont contribué à la stabilité du pays et à la poursuite de la  reconstruction au moment où certains pays voisins souffrent de guerres de  survie », a ajouté le ministre.    Après avoir affirmé que la réconciliation nationale « est une vision  civilisationnelle adaptée à la réalité du peuple algérien et une réponse  démocratique permettant de mettre fin à l’effusion de sang à travers une  culture de paix durable en consécration de la solidarité et de la  tolérance, et ce en vue d’ouvrir de futures perspectives au peuple  algérien », M. Louh a indiqué que cette Réconciliation « n’est pas un  processus individuel, ni une voie d’impunité ou d’oubli ».    « La prise d’une position visant à abroger les dispositions de cette loi  (Réconciliation nationale) ou certaines parties se veut un déni de la  réalité et une méconnaissance de la légitimité populaire acquise par ce  texte après le référendum en faveur de cette loi », a-t-il ajouté.

Plus de 105.000 visites dans les lieux de garde à vue en dix ans

 Parmi les résultats de la stabilité atteinte grâce à cette loi de la  Réconciliation, il y a lieu de citer « la consolidation des droits du mis en  cause par un texte explicite stipulant la nécessité d’informer le parquet  de tous les lieux de placement en garde à vue », selon le ministre de la  Justice qui a fait état de « 105.806 visites d’inspection dans les lieux de  garde à vue et les différents centres de sûreté pour contrôler les  conditions carcérales et la régularité des procédures, mais aussi la  respect de la dignité des personnes et de leurs droits constitutionnels ».      « L’Algérie a franchi d’importants pas sur cette voie à travers « la  confirmation du caractère exceptionnel de la détention préventive, la  réduction de sa durée, le renforcement de la présomption d’innocence, la  protection des témoins, des experts et des victimes ainsi que l’encadrement  du droit d’accès à l’information pour l’enquête préliminaire, et ce en  permettant aux officiers de la police judiciaire, sur autorisation du  parquet, d’informer l’opinion publique de certains résultats de l’enquête  préliminaire en tenant compte de la présomption d’innocence et du respect  de la vie des personnes ».   Le système législatif et juridique en Algérie a été renforcé, ajoute M.  Louh, par des « mécanismes lui permettant d’élargir la compétence des  tribunaux criminels pour trancher certains crimes commis en dehors du  territoire national », rappelant certains résultats importants réalisés  grâce à la loi sur la Réconciliation nationale et la stabilité de  l’Algérie.

Ecole supérieure de magistrature, un acquis à mettre au diapason de  l’innovation

 Concernant l’Ecole supérieure de magistrature qui ouvrira ses portes à la  prochaine rentrée sociale, le ministre a qualifié cette structure qui  s’étend sur une superficie de 12 hectares et à laquelle un budget de 19  milliards DA a été consacré, d' »acquis à mettre au diapason de la culture  de l’innovation ». « C’est  un acquis qui s’inscrit au cœur des préoccupations du président de  la République pour s’assurer de réunir les meilleures conditions de  formation, partant de sa conviction de la nécessité de former un magistrat  avec de hautes compétences professionnelles lui permettant d’exercer ses  fonctions, à savoir l’application de la loi, dans les meilleures  conditions ». D’une capacité d’accueil de 1.000 postes pédagogiques, l’Ecole dispose de  salles d’audience, salles de conférences et salles de cours, outre la  résidence, les structures sportives et de santé « à l’image des structures  internationales ». Le contenu et les programmes de formation demeurent l’axe principal auquel  l’Etat accorde un intérêt accru, en application du processus de la réforme  de la justice conformément aux profondes mutations que connaissent  l’Algérie et le monde dans tous les domaines, notamment la rapidité du flux  d’information, a-t-il fait savoir. Ces mutations, poursuit M. Louh, nécessitent une révision globale des  programmes de formation, rappelant la décision relative à la mise sur pied  d’une commission ad hoc composée de membres hautement compétents afin de  réviser et enrichir les programmes pédagogiques de formation de base des  futurs magistrats. L’opération de révision touchera 60% du contenu des  programmes afin de les adapter aux nouvelles législations, accords  internationaux et principes universels, a-t-il prévu. Le ministre de la Justice a souligné, dans ce sens, que « le flux  d’informations et  l’évolution effrénée des technologies entrainent de  nouvelles formes de criminalité comme la cybercriminalité et les crimes  liés aux développements scientifiques et aux s courants de la  mondialisation », d’ou la nécessité de maitriser, par nos magistrats,  l’arbitrage international, la coopération judiciaire et juridique et  l’échange entre pays à travers « la maitrise des langues étrangères et des  mécanismes de protection des intérêts du pays et la défense de ses  droits ».

O.M