Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL
Des relations apaisées sont souhaitables entre l’Algérie et la France et d’une manière générale entre Algérie via l’Afrique et ’Europe son principal partenaire économique, loin de tout esprit de domination , sur la base d’un partenariat gagnant- gagnant, l’histoire ayant tissé entre la France et l’Algérie des liens humains, culturels et économiques d’une densité unique avec une importante diaspora dynamique qui peut être un vecteur puissant de rapprochement au profit des deux nations.
Dans ce monde turbulent et instable en perpétuel devenir, le dialogue des civilisations conditionne notre conscience commune, la tolérance, loin de la culture de la haine. C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours pendant des siècles que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Or, connaître l’Autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître et ce afin de favoriser le dialogue productif au profit de nos peuples
1.-Aujourd’hui, face aux mutations du monde et aux défis communs, s’agissant de mettre en lumière les atouts de cette relation et les perspectives qu’elle ouvre. sera organisé par l’association France Algérie à Paris présidé par Mr Arnaud Montebourg ancien ministre et en partenariat avec la fondation Res Publica dont le président est Mr le professeur et ancien ministre Jean Pierre Chevènement regroupant d’importantes personnalités le sur le thème « Demain ,la France et l’Algérie » autour de deux tables rondes – Les atouts à partager et les acteurs de la coopération économique Dans le prolongement de mes interventions internationales, je considère que cette relation apaisée garantira la stabilité tant économique que sécuritaire de la région méditerranéenne et africaine , dont l’Algérie est un acteur majeur, le devoir de mémoire entre la France et l’Algérie devant être pris en compte , en laissant le soin aux historiens des deux pays d’en dresser le bilan, mais devant surtout avec les prochains bouleversements mondiaux de préparer l’avenir. Ayant été invité , à titre personnel en tant qu’expert international, par le président de l’association France -Algérie, Mr Arnaud Montebourg, j’ai répondu favorablement où j’interviendrai sur les axes de la coopération économique algéro-européenne avec une place centrale dans le domaine sécuritaire et énergétique.. La récente libération de l’écrivain Boualem Sansal dont il faut éviter toute instrumentalisation politique pour ne pas envenimer les relations, ce que souhaitent ceux qui ne veulent pas d’une relation apaisée, des deux côtés France et Algérie. Les visites d’importantes annoncées de personnalités françaises en Algérie dont celle du ministre de l’Intérieur français Laurent Nuñez qui dans un entretien au Parisien publié le 1ᵉʳ novembre»,2025 a précisé je le cite « le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter », plaidant « pour une relation apaisée, critiquant la politique du bras de fer de son prédécesseur à qui a provoqué l’arrêt total de la coopération sécuritaire entre les deux pays » En plus des relations économiques, il convient de mentionner les relations sécuritaires ainsi que la forte présence de la diaspora algérienne en France, ce qui rend les relations plus sensibles et complexes et peut servir de pont pour le développement entre nos deux pays.. Il s’agit de privilégier le dialogue productif, afin d’éviter toute déstabilisation régionale qui aurait des conséquences dévastatrices sur tout l’espace euro-méditerranéen et africain, dont l’espace sahélien, appelé à connaître un profond bouleversement et dont l’Algérie est un acteur stratégique de stabilisation grâce aux importants efforts de l’ANP et de toutes nos forces de sécurité
Cependant la consolidation des relations Algérie France doit être insérée dans le cadre de la coopération algéro-européenne dont deux pays jouent un rôle pivot à savoir l’Allemagne et la France, l’Europe étant le principal client de l’Algérie via les hydrocarbures. C’est pourquoi comme le souhaitent les autorités algériennes et européennes il s’agit de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), en fonction d’une vision souveraine et d’une approche «gagnant. Selon l’UE il faut inclure les importations européennes de pétrole et de gaz et dans ce cas le déséquilibre commercial est en défaveur de l’Europe et , bien que des efforts aient été faits, d’importantes réformes structurelles sont nécessaires pour rendre l’économie algérienne compétitive, qu’il n’est pas question de modifier l’accord cadre l’UE ayant signé des accords avec de nombreux pays, l’Algérie ne pouvant faire exception Aussi l’Europe n’est pas contre une révision de certains articles de l’Accord mais souhaiterait la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, la levée des entraves au secteur privé, le développement du potentiel des partenariats public-privé qui font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées. L’Europe se félicite de l’assouplissement introduit récemment par les autorités algériennes de la règle 51/49, pour cent au moins pour les secteurs non-stratégiques, encore qu’il faille définir avec exactitude ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas » Sur le plan géostratégique, pour l’Europe l’Algérie est un acteur déterminant de la stabilité régionale et de l’approvisionnement en énergie et dans le cadre de l’arbitrage . de Bruxelles annoncé le 16 juillet 2O25 il s’agit de trouver une solution mutuellement acceptable , l’Accord reconnaissant à l’Algérie un droit de prendre des mesures de protection, dont l’article 24 qui lui donne le droit de prendre des mesures de sauvegarde, en arrêtant l’importation d’une catégorie de produits si elle porte préjudice à la production nationale, mesures qui doivent être renégociés pour rendre son champ d’application plus efficace et avantageux. Pour l’Algérie, l’objectif de cet accord est de « densifier » cette coopération, dont la démarche d’évaluation réclamée ne vise nullement à remettre en cause le cadre global de l’’Accord, mais, bien au contraire, à l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération et que seules des négociations constructives permettraient de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine.
En conclusion, espérons des relations apaisées entre l’Algérie et la France ainsi qu’une coopération fructueuse avec l’Union européenne comme facteur de prospérité commune , et facteur de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine dont un partenariat avec l’Europe dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l’industrie manufacturière et des ressources naturelles par la création d’un marché commun de biens et de services qui renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain, augmentera les revenus de l’Afrique et permettra à des millions d’Africains de sortir de l’extrême pauvreté. L’objectif stratégique sera de combattre toute forme d’extrémisme. pour une prospérité commune. Dans ce monde turbulent et instable en perpétuel devenir, le dialogue des civilisations conditionne notre conscience commune, la tolérance, loin de la culture de la haine. C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours pendant des siècles que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Or, connaître l’Autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître et ce afin de favoriser le dialogue productif au profit de nos peuples.
A.M.






