Finances / Raouia n’exclut pas une nouvelle phase d’endettement

0
1612

La conjoncture économique assez difficile qu’a traversé le pays l’a amené à prendre des mesures d’austérité et de rationalisation, pour éviter le recours  à l’endettement extérieur.

Cependant, lors de son passage, hier, sur les ondes de la radio algérienne, le ministre a laissé croire que l’Algérie pourrait y recourir, dans des cas « exceptionnels ». Il s’agirait selon le ministre des cas de financements « d’investissements forts » aux «  rendements appréciables » ; Autrement dit, à même de faire augmenter le taux de croissance du pays. Pour le ministre certains prêts peuvent être contractés, auprès de l’Etat chinois, pour le financement du nouveau port centre d’El Hamdania, situé dans la commune de Cherchell à Tipaza. Le ministre s’est voulu être rassurant, et rappellera à ce propos que des règles de rigueur ont été prises par le gouvernement afin de maitriser l’endettement intérieur plus connu sous l’appellation financement non conventionnel, et que d’autres pourront aussi être appliquées si l’on venait à recourir à l’endettement extérieur. Pour le ministre la mesure « n’est pas sans risque » mais que ce dernier était « mesuré ». Ainsi le ministre s’attend à ce que l’endettement extérieur soit autant maitrisé que l’intérieur que l’on dit avoir permis la réduction du taux d’inflation. D’ailleurs en parlant d’inflation le ministre informe que le taux se situerait, à peu près, entre « 3 et 4% en moyenne », sur toute la période allant de « 2018 à 2020 ». Le taux prévu était de 5,5% pour l’année 2018. Il importe de rappeler dans ce cas les propos tenus avril dernier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan du gouvernement.  « Beaucoup a été dit par les experts, qui avaient estimé que l’endettement intérieur allait entrainer de l’inflation, mais Dieu merci, et je peux vous le démontrer sur la base de statistiques ». Ainsi le premier ministre a annoncé que le taux d’inflation qui était de « % en octobre 2017, de 5,6 % en décembre 2017 et de 5,2% en janvier 2018 est passée à 4,9% en février 2018 ». « Cela signifie et contrairement à ce qui a été dit, que l’inflation est en train de baisser un peu » a-t-il expliqué.

« Lois de Finances, un moyen pour la modernisation des Finances publiques »

Les membres du Conseil de la Nation ont voté, lundi, pour le projet de loi organique relative aux lois de Finances lors des séances plénières présidées par Abdelkader Bensalah. S’exprimant en marge de l’adoption à la majorité, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a indiqué que le projet vise à « réformer le cadre budgétaire et comptable et à introduire un profond changement dans les modalités de gestion des deniers publics ».     Comme changements, il cite la prise en charge des « insuffisances » et  la définition du « nouveau cadre juridique régissant l’élaboration et le contenu des lois des Finances ». Pour le ministre cette loi, constitue « un moyen pour la modernisation des Finances publiques » en raison des changements profonds qu’elle apporte en ce qui concerne la gestion des deniers publics.  Ce projet de loi permettra aux institutions et administrations publiques de passer de « la logique des moyens à la logique des résultats » et de « garantir davantage de transparence » dans leur performance. Cette nouvelle loi est ainsi perçue comme étant une mise à niveau de « système législatif » pour atteindre la  conformité avec les règles générales de la Constitution.  Le ministre a d’ailleurs expliqué que la loi 17-84 en vigueur « n’est pas une loi organique comme la nouvelle loi organique relative aux lois de Finances prévue dans la Constitution de 2016 ». Selon le ministre cette loi ne « s’adapte plus aux réformes politiques et économiques engagées par le gouvernement ».

Amel Driss