Un jumelage institutionnel entre l’Algérie et un Consortium européen (France- Allemagne) a été officiellement lancé jeudi à Alger pour appuyer la Direction générale de la prospective (DGP) du ministère des Finances, dans l’organisation et l’opérationnalisation des processus-métiers liés à la prospective.
D’une durée de 24 mois (2018-2020), ce jumelage, qui rentre dans le cadre de l’Accord d’Association entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE) vise ainsi à renforcer les capacités institutionnelles, fonctionnelles et organisationnelles de la DGP autour des processus- métiers de la prospective, a indiqué le Chef de projet, Mohammed Zemmouri lors d’un séminaire de lancement de ce jumelage. Financé à hauteur de 1,05 million d’euros par l’UE dans le cadre du programme P3A, ce projet permettra également à la DGP de développer des études et analyses stratégiques à travers un dispositif de collecte û traitement et diffusion de l’information, selon les explications de M. Zemmouri qui est également Directeur général de la Prospective auprès du ministère des Finances. La maîtrise des méthodes de suivi et d’évaluation des politiques publiques figure aussi parmi les résultats attendus de ce jumelage. Le projet en question mobilisera ainsi pas moins de 38 experts issus des deux pays européens (France et Allemagne), afin de répondre aux besoins de la DGP. Dans le cadre de cette action de jumelage, 21 activités et quatre (4) visites d’études en France comme en Allemagne sont ainsi prévues. « Ce projet répond aux objectifs des réformes économiques engagées par le pays en vue de la diversification de l’économie nationale et de la mise en place des conditions favorables à un développement économique soutenu », a souligné le ministre des Finances, Abderahmane Raouya. Selon M. Raouya, le gouvernement, à travers son plan d’actions présenté en 2017, s’est fixé pour objectif de résorber les retards de développement, et de réunir les conditions nécessaires à l’insertion durable dans l’économie mondiale, d’une économie nationale fondée sur la connaissance. Il est ainsi impératif, a-t-il ajouté, de poursuivre les efforts d’insertion de l’économie nationale dans l’environnement régional et international et d’accorder la priorité à la sphère productive nationale pour atteindre l’objectif fondamental de sortir graduellement de la dépendance du pays des hydrocarbures. Pour lui, il est également nécessaire de valoriser le capital humain du pays, et ce, avec un saut qualitatif, dans différents secteurs (enseignement, formation et recherche scientifique, santé, ect). Selon le ministre, ce jumelage s’insère ainsi dans un contexte de modernisation des politiques publiques du pays et des instruments de pilotage gouvernemental. Ainsi, pour réussir la modernisation de la sphère économique et financière, le programme du gouvernement, a rappelé le ministre, a prévu notamment de lancer des études prospectives, et ce, à l’effet d’approfondir et préciser la vision du développement du pays, d’améliorer la gouvernance territoriale par le renforcement de la décentralisation des pouvoirs locaux, notamment dans le champ économique, mais aussi dans l’optique de mettre en place un système de veille des tendances économiques et financières internationales. Les études prospectives devraient également permettre de développer les instruments du cadrage marco- économique, a ajouté M. Raouya. Le ministre a, à ce titre, souligné que la fonction prospective fait partie des « outils indispensables » pour le gouvernement afin d’étudier les phénomènes à l’œuvre dans le pays et choisir des solutions de politiques publiques les plus adaptées pour orienter et évaluer l’action publique afin de la piloter. Ce projet du jumelage contribuera, sans nul doute, a-t-il souligné, à atteindre tous ces objectifs et permettra également de renforcer les capacités de la Direction générale de la prospective, et partant asseoir,
au sein du ministère des Finances, « des bases d’une Organisation qui a pour vocation à servir de références en termes de prospectives et d’analyses stratégiques du pays. » Le ministre n’a pas manqué, à ce titre, de rappeler les différentes actions de jumelage lancées, dans le cadre de la coopération avec l’UE, au profit de plusieurs directions du ministère des Finance telles la Direction générale des Impôts (achevé en 2017), l’inspection générale des finances, qui vient d’être achevée, etc. Evoquant la coopération avec l’UE et les actions de jumelages, en particulier, M. Raouya a estimé que cette coopération « a contribué considérablement à l’amélioration de notre administration. » Pour sa part, l’Ambassadeur et le chef de la délégation de l’UE en Algérie John O’Rourke, a affirmé que ce projet de jumelage « permet un échange particulier entre le secteur public de la prospective de l’Algérie et deux Etats membres de l’UE, au sein de la DGP. » Il s’agit, selon lui, « d’une nouvelle étape permettant de concrétiser l’Association Algérie-UE. » Il a rappelé que l’Union Européenne a déjà financé plus d’une trentaine de projets de jumelage dans différents secteurs. Aujourd’hui, sept (7) sont en cours d’exécution, quatre (4) en phase de négociations et six(6) autres en préparation, a ajouté M. O’Rourke.
N.I