La finance islamique poursuit sa progression en Algérie, soutenue par une demande croissante et la volonté affirmée des banques de développer une offre conforme aux principes de la charia. Depuis son introduction en 2020, ce mode de financement alternatif séduit un nombre toujours plus important d’entreprises et de particuliers.
Lors d’une session de formation organisée à Alger par ABC Bank Algérie à l’intention des journalistes, Mehdi Lakal, responsable du service commercial, a souligné l’intérêt grandissant pour les produits bancaires islamiques. Chaque jour, la banque reçoit entre 100 et 200 appels de clients souhaitant mieux comprendre les différences entre ces produits et ceux du système conventionnel, notamment en matière de conformité religieuse.
Le directeur général d’ABC Bank, Jawad Saqr, a indiqué que le portefeuille de produits islamiques de la banque a enregistré une croissance de 12 %. Bien que certains instruments tels que la Mourabaha, l’Ijara, le Salam, l’Istisna’a, la Moucharaka ou encore la Moudharaba soient encore peu connus du grand public, ils commencent à s’imposer comme des alternatives crédibles.
Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique : la recherche d’une finance éthique, le rejet du principe d’intérêt (riba), ainsi que la volonté d’inclusion financière. La finance islamique permet en effet de bancariser une frange de la population jusqu’alors exclue du système bancaire classique, notamment dans les zones rurales ou parmi les petits entrepreneurs.
Les responsables d’ABC Bank insistent sur la nécessité de renforcer la vulgarisation de ces produits, notamment à travers des campagnes de sensibilisation et des programmes de formation, afin de faciliter leur compréhension et leur adoption par le plus grand nombre.
La finance islamique se profile ainsi non seulement comme un segment à fort potentiel pour les banques, mais aussi comme un levier stratégique de développement économique et social en Algérie.
Sarah Cheriet
