Quelque 5000 visiteurs ont afflué vers les stands de l’exposition-vente de l’artisanat traditionnel, organisée au Palais des expositions de Bouhraoua (Ghardaia), dans le cadre de la 50e édition de la fête du tapis, a indiqué, hier, le directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de Ghardaïa.
« Pas moins de 112 exposants, dont 70 femmes, représentant une trentaine de wilayas, ont eu l’occasion de mettre en valeur des produits d’artisanat «symbole du savoir-faire ancestral», réalisés par les mains de femmes artisanes et designers dans la plus grande élé- gance, à travers des créations composées essentiellement de tapis et autres vêtements traditionnel, véritables œuvres artistique», a indiqué Boubakeur Seddik Tegagra.
Cet événement, haut en couleurs, vise aussi à «mettre l’accent sur l’évolution du secteur de l’artisanat et une opportunité pour mettre en avant le travail de tissage en provenance de toutes les régions du pays et montrer la richesse de cet héritage culturel», a-t-il expliqué. Fidèle à son slogan «Le tapis : prolongement civilisationnel, défi économique et consécration de l’unité nationale», cette édition de la fête du tapis, qui a connu la participation d’associations professionnelles et de coopératives féminines activant dans différents domaines de l’art traditionnel, a pour but de mettre en place de nouvelles perspectives de commercialisation des produits authentiques, où le tapis traditionnel a incontestablement pris une place de choix. Selon Omar Fekhar, président de l’Assemblée populaire communale (APC) de Ghardaïa, cette manifestation renforce la destination touristique de Ghardaïa, fait revivre l’activité économique de la région et crée une animation culturelle de qualité.
L’exposition-vente de produits artisanaux a été mise en place au profit d’artisans pour une durée limitée et ceci pour dynamiser le commerce au niveau de la vallée du M’zab et sauvegarder les métiers de l’artisanat qui font partie du patrimoine matériel national, a fait savoir Fekhar. Pour de nombreux exposants, le tapis et autres produits traditionnels «se portent mal» en l’absence d’acheteurs connaisseurs et souffrent de la concurrence du tapis industriel vendu beaucoup moins chère. «Le tapis traditionnel confectionné par les femmes au foyer ne trouve plus acquéreur et ne s’écoule pas bien, compte tenu de son prix jugé cher par rapport au tapis synthétique industriel, mais aussi de la rareté des touristes étrangers», a souligné un exposant de Ksar Chellala. «La situation est loin d’être reluisante pour l’artisanat», a indiqué de son côté Hadj Brahim, marchand de tapis à Ghardaïa, qui estime que le tourisme interne reste l’unique «bouée de sauvetage» pour la préservation du tapis traditionnel en laine pure.
Pour sa part, une exposante de Médéa, visiblement satisfaite de son séjour à Ghardaïa, a confié que cette exposition vente lui a permis de nouer des relations amicales et d’affaires avec des exposants et artisans venus de différentes régions du pays. Pour les organisateurs, cet espace d’exposition-vente visait à assurer la promotion culturelle, économique et sociale du tapis des différentes régions du pays et d’apporter une meilleure connaissance de ce produit au public, en contribuant à redynamiser la commercialisation du tapis sur le marché local. Les professionnels de l’artisanat n’ont de cesse de le répéter que cet évènement ambitieux qui met en exergue un savoir-faire perpétué au fil des générations par les artisans, doit être maintenu et impulsé afin de permettre aux visiteurs de découvrir des produits réalisés à la fois avec passion et dextérité. Cette manifestation commerciale incontournable pour un secteur des plus stratégiques pour le pays vise avant tout à valoriser la qualité des produits artisanaux locaux et le génie créatif de leurs concepteurs, estiment-ils.