Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a affirmé à Alger que le projet du film la vie de l’Emir Abdelkader «est actuellement gelé», faute d’un «scénario exceptionnel, qui soit à la hauteur de la personnalité éminente de l’Emir et de financement», mais aussi au regard des difficultés rencontrées au volet financier. «Le ministère de la Culture avait, au tout début, confié la réalisation du film à l’Agence Algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), laquelle n’avait pas réussi à relever ce défi», a indiqué Mihoubi lors d’une séance pléniè- re de l’Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales, précisant que ce projet «est actuellement gelé, dans l’attente de la révision du scénario qui doit faire le consensus des chercheurs et historiens». Répondant à une question sur les «zones d’ombre» qui entourent la réalisation de ce film, le ministre a évoqué la question du «scénario, première problématique qui se pose au lancement du projet», ajoutant que le ministère avait été destinataire de «dix scénarios», mais qu’il attendait un scénario «beaucoup plus professionnel». «La réalisation d’une oeuvre de cette envergure nécessite la mobilisation d’importants fonds, surtout si l’on fait appel à un réalisateur de grande renommée». L’AARC et la production américaine «Cinéma libre studio» basé à Hollywood (Los Angles) avaient signé un accord de coproduction pour la réalisation de ce film confiée à l’Américain Charles Burnett, tandis que son compatriote Oliver Stone a été désigné comme producteur exé- cutif, mais le projet n’a pas abouti. L’ancienne ministre de la culture, Khalida Toumi avait déclaré en 2008 que le coût du film «dépassera les cinq milliards de dinars». Le ministère de la Culture «a dégagé une enveloppe financière» pour garantir «les conditions de base» nécessaires au lancement du film dont le décor et le casting, a toutefois précisé le ministre. Par ailleurs, le ministre a évoqué le film sur la vie de Ibn Badis qui est au stade final, a-t-il dit, soulignant que sa projection «pourrait intervenir à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de la disparition de l’érudit le 16 avril 2017». A une autre question sur la détérioration de la Casbah de Ténès (Chlef), Mihoubi a affirmé que son secteur «a donné des instructions» en vue d’accé- lérer l’opération de sauvetage et de sauvegarde de ce site classé monument national depuis 2007 et auquel une enveloppe de «170 millions de dinars a été affectée pour la réalisation des premiers travaux d’urgence», en prévision de l’adoption d’un plan permanent de sauvegarde et de restauration du patrimoine protégé. Le ministère «convoquera prochainement les différentes parties concernées pour la mise en place d’un programme pratique et la prise en charge de ce site» qui date du IXe siècle et qui renferme plusieurs vestiges islamiques retraçant l’histoire culturelle, scientifique et urbanistique de la ville à travers les siècles, a assuré Mihoubi.